[Gabon]Education-UOB : la précarité universitaire déballée par le SNEC-UOB

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La démission du Professeur Marc-Louis Ropivia de ses fonctions de recteur de l’UOB depuis plus de 8 mois, n’a fait qu’empirer le bon déroulement de l’année universitaire. Et pas même, le colmatage des brèches fait par le gouvernement en nommant un recteur intérimaire n’aura permis d’arranger les choses.  Le point.

Selon le professeur Mathurin Ovono EBE, Président du SNEC-UOB, cette situation peut se considérer d’inédite dans la vie universitaire puisqu’elle foule aux pieds les dispositions du décret 216, portant désignation des responsables d’établissements dans l’Enseignement supérieur. En son article 14 par exemple, le décret prévoit, qu’en cas de vacance, l’un des vices recteurs est nommé pour terminer le mandat.

C’est dire qu’à défaut de respecter cette disposition, le gouvernement a plutôt pris un arrêté ministériel instituant l’intérim du recteur sans par ailleurs l’adjoindre les deux vice-recteurs qui devaient l’accompagner dans sa mission. À y entendre les enseignants-chercheurs, il y a une crise institutionnelle qui couve à l’UOB, au moment où démarre à peine la nouvelle année universitaire.

Pis, le Président du SNEC-UOB, le professeur Mathurin Ovono EBE, est formel « deux départements en Faculté de Droit et de Sciences Économiques, sont dépourvus de chefs depuis plusieurs mois. Il s’agit en l’occurrence du département de droit public et le département d’économie », a-t-il précisé dans un discours aux allures de couperet. Pour ne pas dire, trop c’est trop.

Et c’est à juste titre si ce dernier invite le gouvernement à désigner sans délai un nouveau recteur et à pourvoir dans tous les autres postes vacants d’autres personnes afin de sortir l’université Omar Bongo de cette précarité institutionnelle à laquelle s’ajoute une crise infrastructurelle puisque la capacité d’accueil de l’UOB est largement dépassée à ce jour.

On est passé de 8 000 étudiants à sa création dans les années 70, à plus de 40 000 étudiants à ce jour sans toutefois que les infrastructures de l’UOB ne soient renforcées. Aujourd’hui, il y a une surpopulation estudiantine qui ne peut plus permettre aux enseignants de bien assurer leurs enseignements. Du coup, c’est toute la formation universitaire gabonaise qui est remise en cause avec au passage, un effritement du niveau d’excellence. On ne parle plus de jeunesse sacrée, mais de jeunesse sacrifiée.

Le SNEC-UOB appelle pour cela le gouvernement à respecter ses engagements pris le 14 octobre 2019, en procédant à la livraison immédiate des amphithéâtres fermés et la construction des trois autres promis.

Et que dire de la situation insécuritaire qui prévaut au sein de l’enceinte universitaire avec une accumulation des actes de vandalisme et de criminalité sans que les autorités ne s’en émeuvent. Ce tableau noir pourrait même s’aggraver avec les risques d’une contamination de masse dans le cadre du Coin Vid-19, quand on sait l’entassement des étudiants dans les amphithéâtres alors même que l’éducation nationale de son côté n’autorise qu’environ une soixantaine d’élèves par salle de classe. Que deviennent finalement les mesures  barrières dans les amphithéâtres ?

On peut comprendre pourquoi le SNEC-UOB veut conditionner l’accès dans les amphis sur présentation d’un test négatif au Covid6-19 et l’on peut encore se demander pourquoi tout ce silence de la tutelle à ce sujet au regard des risques encourus. Pour tout dire, rien ne vas plus à l’UOB puis que le SNEC est aussi en désaccord avec la tutelle sur l’Année Validée Blanche (AVB), qu’il souhaite se transformer en Année Blanche Validée, soulignant au passage que les AVB  causaient plus de tort à la jeunesse gabonaise qu’une seule ABV.                     

Alain Michel Mbinah

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