Combien de véhicules circulent dans notre pays sans contrôle technique ? Un service pourtant essentiel dans la bonne marche du secteur des transports.  Personne ne peut à ce jour affirmer avec exactitude ce nombre, eu égard aux nombreux faux documents en circulation dans ce domaine. Et ce, malgré l’existence d’une loi qui rend obligatoire le contrôle technique. Peut-être qu’il faille s’appuyer sur des entreprises dont la culture d’entreprise peut servir de rampe pour la vulgarisation de ce service. Gabon Autosur, un cas d’école sectoriel.

Le domaine du contrôle technique est désormais sur la sellette dans le secteur du transport terrestre. Le Ministre  Bounda Balonzi doit sortir de sa réserve, et passer au peigne fin les pratiques dans ce domaine au service de la sécurité routière au Gabon. La faille du contrôle technique dans notre pays, est peut-être à l’origine de l’hécatombe des accidents enregistrés chaque année. En témoigne l’obsolescence du parc automobile en circulation dans le pays, particulièrement dans le transport en commun.

Cela n’est plus un secret pour personne. Trop de faux documents attestant la satisfaction de plusieurs centaines de véhicules au contrôle technique, sont en circulation. Il faut reprendre la main, pour réduire les accidents sur nos routes. Mais comment y parvenir, quand une grève récente du syndicat des professionnels des transports urbains (SPTU) managé par Serge Bertrand Békalé est monté au créneau pour dénoncer le laisser aller qui anime les procédures de plusieurs centres de contrôle technique. On peut aussi se demander à quoi servent finalement tous ces contrôles de police sur les axes routiers, si ce n’est pour rattraper ce type de dérapage devenu un gros gâteau entre les mains de certains chauffeurs parmi les plus récalcitrants en la matière et les centres hors la loi. Stop, il y a péril en la demeure des transports !

Et si l’exemple dans ce domaine venait des opérateurs les mieux structurer comme Gabon Autosur, dont la probité professionnelle peut servir de modèle à ce secteur à la traîne. Et pour cause, Gabon Autosur est l’un des rares professionnels dans ce domaine du contrôle technique ayant compris qu’il était nécessaire de limiter l’action de l’homme dans la procédure du contrôle en informatisant sa démarche. Résultat : cette entreprise est parvenue à intégrer toutes ces procédures de contrôle technique allant de la vérification administratives des documents du véhicule, à son inspection automatisée qui consiste à vérifier les freins et les suspensions, etc. Bien qu’elle a toujours besoin de l’inspection visuelle d’un mécanicien expérimenté en dernier ressort.

On retiendra qu’il est nécessaire de réduire l’influence des agents techniques dans la procédure de conformité au contrôle technique. C’est tout un changement de mentalité qu’il faut promouvoir dans ce domaine, y compris auprès des usagers dont l’entendement sur cette question semble ne pas avoir beaucoup d’importance  « dans tous les pays, le transport est considéré comme le sang dans le corps humain. Il n’y a pas de déplacement de biens, de personnes ou de marchandises sans transports. Mais malheureusement, nous constatons qu’au Gabon les populations donnent l’impression que circuler dans des véhicules sans contrôle technique leur importe le moins du moment qu’elles arrivent à circuler d’un point à un autre », a déclaré Fabrice Guidat, DG de Gabon Autosur.

Mais à quel prix on serait tenté de se le demander ? Vous l’avez compris, c’est d’un véritable changement de paradigme qu’il est question ici de rechercher. Et pourvu que le Ministre des Transports est la poigne nécessaire pour mettre un terme aux pratiques scabreuses annoncées dans ce domaine. Car à ce sujet, les syndicalistes sont formels : il y a péril en la demeure des transports. Stop aux faux documents !
                                                                     
Alain Michel/Justin Mbatchi