[Gabon] Concert des casseroles : la fin des illusions !

Lancé le 17 février dernier, le concert des casseroles en guise de protestation contre les mesures anti-Covid-19, semble battre de l’aile depuis quelques jours. Et cela malgré la mort par balles à Libreville de deux manifestants à la suite des affrontements violents avec les forces de l’ordre.
Amorcé avec beaucoup de tintamarre dans la capitale gabonaise Libreville et à l’intérieur du pays, le bruit des casseroles qui visait à exprimer la colère des populations contre les mesures anti-Coronavirus du gouvernement, s’estompe peu à peu, si ce n’est pas déjà fait, à mesure que les jours passent. Et que les autorités, comme à leur habitude, répondent par l’autisme et le déni.
Au-delà de la désillusion, c’est tout l’échec d’un mouvement pourtant conçu pour tenir la dragée haute et faire courber l’échine à l’équipe d’Ossouka Raponda, qui visiblement dépassée par sa propre gestion approximative de la pandémie, est allée vite en besogne avec des mesures pour l’essentiel ” incohérentes”, asphyxiant ainsi une population déjà au bord de l’étranglement social, avec des restrictions qui partout n’ont occasionné que désolation. Désolation suscitée par la fermeture des commerces et l’explosion du chômage, sans un accompagnement de l’État à la hauteur des dommages subis par les tenanciers de ces enseignes et tous ceux qui, par leur débrouillardise quotidienne faisaient vivre leurs familles.
À l’évidence, le mouvement qui très tôt a semblé faire tâche d’huile à travers le pays a été gagné par le syndrome gabonais qui voudrait que de telles initiatives, même avec une détermination apparente ne durent pas, surtout quand il y a en face, la moindre réponse musclée des hommes en armes. Et dire que les deux manifestants tombés sous les ” balles assassines de la soldatesque” ont payé de leurs vies pour une cause qui n’en valait peut-être pas la peine au regard de sa légèreté sidérante, les organisateurs devraient en avoir gros sur la conscience. Car un mouvement sans leader et sans coordination ne pouvait connaître un autre sort que celui-là. Sauf si l’objectif du concert était juste d’amuser la scène pour quelques jours. Mais une scène qui malheureusement s’est terminée par un drame en vain, alors que les mesures, elles continuent leurs effets sur les habitudes de vie déjà chamboulées. Quelle perte de temps !
CNN