[Gabon] Covid-19 : quand les casseroles croisent l’autisme !

Lancée le 17 février dernier, la manifestation des casseroles contre les mesures anti-Covid-19 vient d’enregistrer sa première semaine à travers le pays. Une semaine de bruit ignoré par l’autisme du gouvernement, qui malgré deux morts sur la conscience, n’entend pas céder d’un iota.
Depuis une semaine, chaque soir, dès 20 heures, le cliquetis des cuillères contre les marmites produit partout, à Libreville comme à l’intérieur du pays, un bruit épars. Le mouvement dit des casseroles vise à exprimer le mécontentement des populations face aux mesures gouvernementales contre le Coronavirus. Des mesures jugées tellement restrictives qu’elles asphyxient une population déjà bien en peine avec le chômage de masse, la crise économique, etc.
Pis, elles mettent en mal, les activités des opérateurs économiques sans accompagnement à la hauteur de leurs pertes. Comble des combles, certains, ne pouvant plus faire face à leur charge, ont purement et simplement mis la clé sous le paillasson. Et comme si cela ne suffisait pas, la vis serrée dernièrement par le gouvernement qui prétend lutter contre la seconde vague de la pandémie a été accueillie par les tenanciers des restaurants et autres commerces comme un coup de grâce porté à un secteur déjà à l’agonie.
La sourde oreille
Seulement, enfermées dans leur bulle, arc-boutée à leur logique jusqu’au-boutiste, les autorités font fi d’un mouvement qui a pourtant déjà enregistré deux morts dans des affrontements entre Casseroliers et forces de l’ordre à Libreville, conditionnant la levée des restrictions par la baisse des contaminations actuellement autour de 300 sous la barre de 50 cas par jour.
Mais comment la lutte contre la pandémie peut-elle être efficace quand celle-ci paralyse les activités économiques, restreint sévèrement les libertés, étouffe des populations déjà tourmentées par un contexte social précaire ? Comment cette lutte contre un ennemi invisible peut-elle être efficace quand, au lieu de susciter l’adhésion des populations, elle favorise plutôt leur mécontentement avec des manifestations de colère ? N’est-il pas temps d’adapter les mesures anti-Covid-19 aux réalités du terroir ? Faut-il à tout prix importer des modèles des décisions outre-mer et dont l’application s’avère impossible chez nous ? Voilà une suite de questions qui devrait interpeller le gouvernement pour rectifier le tir. Si toutefois, il ne brille plus par son déni et son autisme habituels.
CNN