[Gabon] dossier/Transport Ferroviaire : L’ARTF passe au crible les dysfonctionnements sur les infrastructures ferroviaires.

 [Gabon] dossier/Transport Ferroviaire : L’ARTF passe au crible les dysfonctionnements sur les infrastructures ferroviaires.
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On ne peut occulter les déraillements de train survenus au cours des derniers mois, mais force est aussi de constater qu’ils interviennent à un moment où le rail enregistre un programme de mise à niveau. Pour l’Autorité de Régulation du Transport Ferroviaire (ARTF), ce travail en cours doit se conjuguer avec un nouveau redéploiement de l’ARTF en vue d’un renforcement de ses compétences. Ce qui traduit le cap actuel de l’autorité ferroviaire.

Le Secrétaire Exécutif de l’ARTF s’est engagé à des profondes mutations à la fois techniques, juridiques et managériales qui vont concourir à ouvrir l’infrastructure ferroviaire sur un environnement sécurisé et plus probant économiquement.

Et pour cause, on parle d’un mode de transport qui achemine plus de 40 % des transactions économiques du pays. Par ailleurs, la voie ferrée reste et demeure le moyen de transport le plus adéquat pour certains frets spéciaux en direction de l’intérieur du pays souvent parsemé de zones infranchissables en camion.

En dépit d’un tel postulat, le transport ferroviaire traverse pourtant une période de turbulence tributaire au retard pris dans le renouvellement de sa voie ferrée.

« Cela fait 40 ans que nous aurions pu investir dans le renouvellement des éléments de la voie ferrée, avec le remplacement des traverses en bois par ceux en béton, comme c’est le cas aujourd’hui. Ce retard pris est malheureusement à l’origine d’un certain nombre de désagréments, constatés au cours de ces derniers mois », a indiqué le secrétaire Exécutif de l’ARTF, Prospère  EKOMESSE.

Cette réalité a conforté l’autorité ferroviaire à lancer un vaste chantier visant la transformation de tout son environnement de travail, qu’elle juge dépasser par rapport aux nouvelles exigences de l’infrastructure ferroviaire au Gabon qui vit à l’heure d’une concession au profit de la Setrag, filiale de la Comilog propriété du géant Français Eramet.

Dans ce cadre, le Secrétariat Exécutif de l’Autorité de Régulation du Transport Ferroviaire managé et encadré par Prospère EKOMESSE, a ainsi diligenté plusieurs audits qui ont permis de mettre à nue les différents dysfonctionnements qui freinent l’efficacité de l’autorité ferroviaire.

« Actuellement, un pourcentage important de ressource humaine ne cadre pas avec les missions de l’ARTF. Dans ce cas, il nous faut mettre en place, un meilleur redéploiement du personnel dans les volets technique, économique financière, juridique, environnemental et administratif », a constaté le Secrétaire Exécutif de l’ARTF sur la base des informations rapportées par les différents audits.

C’est dire que l’ARTF fait face aujourd’hui à un important redéploiement porté par l’actuel Secrétaire Exécutif qui consistera à terme, à lui donner plus d’allant sur le terrain avec un accent plus prononcé sur son volet technique. « Vous savez, l’ARTF est beaucoup plus fonction du domaine technique. Même si le fait d’être une autorité nous amène à endosser également les missions de contrôle et d’arbitrage », a soutenu Prospère  EKOMESSE, qui veut doter l’autorité ferroviaire d’une organisation plus opérationnelle qu’elle ne l’a été au cours de la dernière décennie.

Pour ce dernier, l’ARTF doit d’ordinaire miser toute son attention à la régulation économique ainsi qu’à la veille sécuritaire de façon à garantir l’équilibre économique du contrat de concession.

Cela suppose que par le passé, il y avait comme une inadéquation entre les investissements réalisés par la Setrag et la fonction contrôle de ces mêmes investissements. Selon le Secrétaire Exécutif de l’ARTF, il s’agira de tout mettre en œuvre pour que le concessionnaire remplisse sa part de contrat.

On s’attend donc à voir l’Autorité de Régulation du Transport Ferroviaire accroître sa capacité opérationnelle, avec l’acquisition de nouveaux outils techniques à l’instar de la machine plasser EM80 pour des missions de contrôle de la voie ferrée.

Pour ainsi dire, l’ARTF veut amener les partenaires de l’infrastructure ferroviaire au respect de leurs cahiers de charges conformément à la réglementation en vigueur. Ce qui justifie par ailleurs le plan triennal porté par l’autorité ferroviaire, qui accorde une importance particulière à l’amélioration du cadre institutionnel du transport ferroviaire au Gabon. Une optique qui devrait faire place à moyen terme, à la formation du personnel de façon à aligner ses ressources humaines à sa nouvelle donne de gouvernance avec en prime une amélioration de la capacité opérationnelle de l’autorité ferroviaire qui passerait de 40 à 80 %.

 

Alain Mbinah et Sylver Nzéngué

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