[Gabon] Échec des séminaires gouvernementaux : un ver dans le fruit.

Fondé sur “l’accélération de la transformation” du Gabon, le dernier séminaire gouvernemental organisé du 18 au 19 janvier dernier à Libreville la capitale gabonaise, a été l’occasion pour le pouvoir d’examiner les ratés des précédents conclaves du genre et de rectifier le tire pour les deux années à venir. Seulement, en l’absence d’un chronogramme précis d’actions à mener sur les questions de chômage et autres au menu, cette projection pour l’horizon 2023 porte déjà en elle, les germes des échecs par lesquels se sont soldés tous les autres séminaires gouvernementaux depuis 2014.
L’histoire semble se répéter décidément. Alors qu’on croyait cette fois à une méthodologie différente, le dernier séminaire gouvernemental s’est achevé à peu près comme la multitude d’autres déjà organisée depuis sept ans.
Présenté comme un séminaire de bilan et de perspectives, celui organisé les 18 et 19 janvier à Libreville ne s’est borné qu’à fixer l’horizon de développement dont la première échéance est 2023. Donc dans exactement deux ans pour résorber les questions de chômage, la construction des infrastructures dont la plus importante est sans doute la Transgabonaise, cette route longue de près de 800 kilomètres, qui va traverser le pays du Nord-ouest au Sud-est. Mais qui n’est toujours qu’à ses balbutiements.
En tout cas, pour ce séminaire de trop, fatigué des échecs chroniques de ses différents gouvernements, le président Ali Bongo Ondimba lui-même a insisté sur l’obligation des résultats, qui restent désormais la condition pour tout ministre de maintenir son poste. Il faut dire que cette menace n’est pas nouvelle puisque le Chef de l’État l’avait déjà brandie, lors d’un autre séminaire gouvernemental organisé dans la banlieue Nord de la capitale gabonaise. Peut-on croire que cette fois l’acte sera joint à la parole ? Soit ! Mais la réalité est pourtant là, crue pour qui veut la voir.
Depuis 2014, les séminaires gouvernementaux s’enchaînent les uns après les autres, avec des recommandations à la clé, sans qu’ils ne changent véritablement pas quelque chose. Puisque les problèmes restent toujours les mêmes : le chômage qui flambe, des infrastructures en construction abandonnée, la cherté de la vie avec le coût excessif du loyer, les pouvoirs publics ayant failli à en construire, la liste des maux qui accablent le quotidien des populations est si longue qu’il serait inutile de l’étaler ici. Et malgré cette valse des séminaires au sommet de l’État, il y a comme un constat de sur-place, l’administration étant tenue de part et d’autre par des responsables nommés le plus souvent sur des critères subjectifs, faisant fi des compétences. Mais au-delà des compétences problématiques, cet échec est aussi imputable à la méthodologie même adoptée dans l’organisation de ces séminaires qui ne semblent pas cibler les priorités, les ressources dont dispose l’État ainsi que l’élaboration d’un chronogramme précis dans la réalisation de ces priorités. Manifestement, le ver est dans le fruit.
CNN