Jusque-là considéré comme l’une des couches du noyau dur autour de Jean Ping, Jean Eyeghe  Ndong s’est finalement résolu à rencontrer Ali Bongo Ondimba, son ennemi depuis 2009. Les deux hommes ont eu un tête-à-tête ce mercredi 9 juin, au lendemain du 12e anniversaire de la mort d’Omar Bongo.

Le contenu de leurs échanges reste pour l’heure un secret pour les deux hommes. Mais  nombreux  voient déjà dans cette rencontre entre Ali Bongo Ondimba et Jean Eyeghe  Ndong, un pas vers la réconciliation de deux militants du parti démocratique gabonais (PDG), séparés par la succession d’Omar Bongo Ondimba à la mort du patriarche le 8 juin 2009.

Peut-on parler de hasard de calendrier pour cette rencontre qui se tient au lendemain du 12e anniversaire de la mort de leur “père” qui aura régné pendant quatre décennies à la tête du Gabon ? 

À l’évidence non. La date du 9 juin marquant la rencontre d’Ali Bongo et d’Eyeghe Ndong qui fut le dernier Premier ministre de son père, après tant d’années de bagarre pour le fauteuil présidentiel peut être considérée comme une volonté pour les deux “héritiers” d’enterrer la hache de guerre pour enfin fumer le calumet de la paix, et repartir sur de nouvelles bases. 

Un tel scénario ferait d’Eyeghe Ndong la 3e personnalité de l’opposition à regagner le PDG, depuis l’appel lancé il y a quelques mois par René Ndemezo’o Obiang qui avait invité tous ses camarades démissionnaires de revenir à leur parti jadis de masses. 

Sauf que pour Jean Eyeghe Ndong, ce retour signifierait la fin de la résistance du dernier noyau qui soutenait jusque-là Jean Ping dont il était convaincu que son élection avait été volée en 2016 par Ali Bongo Ondimba. 

À deux ans de la présidentielle de 2023, ces retours successifs des démissionnaires du parti au pouvoir n’ont qu’un seul perdant, Jean Ping  qui semble de plus en plus largué, y compris même par des soutiens dont on avait jamais soupçonné le moindre retournement de veste.  Ce qui davantage hypothèque sa nouvelle candidature éventuelle en 2023. 

Pour un homme de près de 80 ans, l’équation semble difficile désormais. Ainsi va la politique sous les tropiques, avec des alliances qui se nouent et se dénouent au gré des intérêts. 

CNN