[Gabon] Finances Publiques : les journalistes à l’école des notions budgétaires
Comprendre les grandes orientations budgétaires et d’en apprécier leurs constituants dans un environnement macro-économique complexe, tel est l’exercice que le ministère de l’Économie, des Finances et des Solidarités Nationales vient d’effectuer auprès des journalistes à travers un atelier de formation qui s’est tenu du 28 au 29 octobre 2019 au siège dudit ministère. Résultat : le jargon des finances est désormais familier à la corporation.
Avant ce lundi 28 octobre 2019, nombreux sont les confrères qui ignoraient le degré d’endettement du Gabon et préféraient parler d’un Etat au bord de la faillite. Pourtant, rien de tout cela n’est vrai, nous expliquera-t-on au terme de ces deux jours de formation sur les notions budgétaires.
Donc, on sait désormais que le taux d’endettement du Gabon est de 58 %, et que ce taux ne doit pas être supérieur ou égal à 70 % par rapport à son produit intérieur brut (PIB). Faute de quoi celui-ci est classé comme un pays sur-endetté avec les risques de ne plus susciter l’intérêt des bailleurs de fonds parmi lesquels la Banque mondiale qui impose la rigueur budgétaire.
Aujourd’hui, de nombreux journalistes ont compris que l’emprunt loin de constituer un goulot d’étranglement pour un pays, peut s’avérer un principe de bonne gouvernance qui contribue à ramener l’équilibre budgétaire à condition tout simplement de veiller à ce que son niveau n’atteigne pas le plafond de 70% du produit intérieur brut. De la même manière, on aura appris que seule une loi de finance peut permettre la mise en place d’un nouvel impôt.
L’impôt, cette notion budgétaire qui participe à sa façon à la réalisation des objectifs de finance publique. Sachant que pour que les finances publiques soient soutenables, il faut que les recettes publiques futures dont intègrent les impôts, suffisent pour payer la dette actuelle et future.
Cela dit, reconnaissons que tout un monde nous sépare de la macro-économie et il faut bien être un cadre du ministère de l’Économie et des Finances pour en élucider les mystères notamment ceux du contrôle budgétaire, cet outil au service de la bonne gouvernance, mais dont la rigueur n’affecte pas en réalité le fonctionnement ministériel. Si non, comment expliquer les nombreux dérapages dans l’exécution de certains budgets et des résultats escomptés qui ne sont jamais au rendez-vous.
Pas même la BOP n’aura permis de comprendre cette situation d’absence de résultats dans bien des domaines. Et dire que son avènement visait justement à conforter l’atteinte des objectifs. Alors qu’est-ce qui n’a pas marché ? Les techniciens du ministère de l’Économie, des Finances et des Solidarités Nationales, parlent des failles du système BOP dont le recours est pour l’heure suspendu en attendant qu’elle subisse des ajustements en vue de la rendre plus performante. Notons cependant au passage, qu’on aura tâtonné avec la BOP pendant 5 ans, avant de s’en apercevoir de son inefficacité dans le suivi budgétaire.
Alain Michel Mbinah