[Gabon] Justice : Privat Ngomo affaiblit par la maladie.
Voici cinq mois que Privat Ngomo est incarcéré à la prison centrale de Libreville, en dépit de toutes les réclamations émises par ses parents pour sa libération. La famille Ngomo, était encore face à la presse nationale et internationale ce samedi 02 novembre 2019, pour demander la libération de l’activiste Privat Ngomo désormais malade.
Le Comité National de Soutien à Privat Ngomo et le ROLBG ont organisé conjointement ce samedi à Libreville (hôtel Hibiscus), une conférence de presse pour évoquer les dernières évolutions de la situation carcérale de l’activiste qui purge aujourd’hui son cinquième mois de détention.
Selon le président du comité national de soutien à l’activiste, MEDZO Ulrich Martial, « Privat Ngomo est victime d’une injustice caractérisée et d’un abus de pouvoir des autorités gabonaises », a-t-il indiqué. On sait par ailleurs que sur les cinq accusations prononcées au départ, seules deux sont retenues à savoir : le trouble à l’ordre public qui a été requalifié en entrave à la circulation routière, et la propagation de fausses nouvelles.
Pour le ROLBG représenté par le défenseur des droits de l’homme, George Mpaga, ces deux accusations paraissent mineures par rapport à la sanction pénale. Ce qui le pousse à qualifier cette détention d’injuste et d’arbitraire.
Il y aurait donc un acharnement sur Privat Ngomo qui ne dit pas son nom, d’autant que le comité national de soutien et la famille parlent ensemble du caractère circonscrit de la déclaration de l’activiste du 16 juillet 2019 « il n’a jamais parlé des autorités gabonaises. Par contre, il interpellait la France sur son ingérence dans les affaires courantes de notre pays et particulièrement leur prise de position lors de la dernière élection présidentielle de 2016 ».
Vu sous cet angle, Privat Ngomo exerçait son droit constitutionnel l’amenant à protéger son pays contre les effets pervers du colonisateur. Et dire qu’il ne s’agissait pas uniquement du Gabon, puis que l’activiste rappelait par ailleurs ce 16 juillet 2019, le caractère prédateur de la France dans plusieurs autres pays d’Afrique.
On peut comprendre que ce patriote de la première heure, ait été mal compris par ses autorités compétentes qui ont probablement privilégié l’axe Paris-Libreville en lieu et place de la souveraineté du pays.
Au-delà d’être injustement incarcéré, ce qui inquiète aujourd’hui, c’est l’état de santé de Privat Ngomo lequel a subi un malaise le mardi 22 octobre, 2019 suites à une hausse tensionnelle à 16/12. Jusqu’à présent ni son médecin traitant, ni aucun autre cardiologue n’a été appelé à la prison pour évaluer son état cardio-vasculaire et ainsi prévenir une éventuelle décompensation de sa maladie suite aux conditions de vie en milieu carcéral.
Le comité national de soutien de ce dernier et le ROLBG appellent les autorités compétentes à vite intervenir, pour abréger la souffrance de ce compatriote dont le seul délit aura finalement été de défendre les intérêts de son pays face à ce qu’il désigne de prédation française. Pour cela, ils comptent saisir formellement dans les prochains jours les instances nationales et internationales, afin de porter plainte pour l’ensemble des actes de déni de droit subis à ce jour par M. Privat NGOMO.
Alain Michel Mbinah