[Gabon] Le PDG et l’exclusion d’Ali Akbar : l’humiliation actée !
Exclu en juillet dernier des rangs du parti démocratique gabonais (PDG), Ali Akbar Onanga, a finalement été fixé sur son sort au palais Omar Bongo, quant à la vacance du premier siège du département de Léconi-Lekori à Akiéni où il était jusque-là député pour le compte du parti au pouvoir. Sur saisine du président de l’Assemblée nationale, Faustin Boukou, la Cour constitutionnelle vient donc de constater définitivement la vacance du siège concerné.
Alors qu’il croyait certainement à une grosse blague ou à une erreur, l’ancien secrétaire général du gouvernement et plusieurs fois ministre, vient de se rendre compte, avec cet arrêt de la Cour constitutionnelle, à quel point, le parti au sein duquel il a longtemps milité était décidé à se débarrasser de lui. Et de quelle manière ? De la manière la plus humiliante qui soit, surtout au regard de la nature du motif incriminé.
Il aura beau dénoncer une « décision inique » et « inédite », il aura beau été à Franceville pour accueillir et rencontrer le regard du distingué camarade présidant, histoire de susciter la clémence et espérer un revirement de la situation, que des efforts en vain. Car la sentence de la commission de discipline, décidément, est irrévocable.
En effet, pour avoir écrit sur sa page facebook facebook en juillet dernier qu’Eric Dodo Bounguendza, en sa qualité de Secrétaire général du PDG était le seul représentant statutaire du distingué camarade président, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, qui fut l’un de ceux qui avaient défendu contre vents et marées, la victoire d’Ali Bongo Ondimba, au plus fort de la contestation postélectorale en 2016, a été exclu du parti démocratique gabonais (PDG) pour « mauvaise interprétation des textes », mais surtout « pour propos de natures à semer la confusion chez les militants ».
Cette déclaration au demeurant anodine n’était donc pas la bienvenue, au regard de la fébrilité qui a cours au sein de notre parti jadis de masses. Mais entre incompréhension et étonnement pour décision jugée brutale, la question qui est sur toutes les lèvres est celle de savoir s’il n’y avait pas derrière cette exclusion une raison inavouée ?
Comment Ali Akbar Onanga, un enseignant de droit à l’université peut-il avoir fait une interprétation erronée des dispositions d’un parti à l’intérieur duquel il milite depuis longtemps ?
Admettons même qu’il se soit trompé, n’était-ce pas dans la sagesse et la responsabilité de la commission de discipline de l’entendre préalablement avant de prononcer sa sentence ? Est-ce à comprendre que la sanction appropriée pour une “lecture erronée” des textes ne pouvait être autre qu’une exclusion définitive ? À quoi servent alors les blâmes et les avertissements ?
À ces interrogations, seule la commission de discipline qui pense avoir exécuté une belle besogne, peut fournir des réponses adéquates. Mais au fond, ce sont des interrogations qui confortent aujourd’hui, la théorie d’un complot politique ourdi à l’intérieur même d’un parti où les camarades militants, avec des rires souvent narquois, deviennent en principe de loups, les uns pour les autres. Dans quel intérêt ? Certainement dans l’intérêt de position en vue de la perspective de 2023.
Ali Akbar en digne fils de Léconi-Lekori, se laissera-t-il enfin griller et enterré sans livrer combat, en se positionnant en indépendant à l’élection partielle à venir ? Où choisira-t-il, la queue entre les jambes, de boire la tasse de l’humiliation, au risque d’être associé au Mamba comme on l’entend déjà dans les couloirs ? Bref, l’humiliation copieusement bue, Ali Onanga ne doit désormais son avenir politique qu’à son attitude, la résignation ou la riposte.
CNN