[Gabon] Léandre Nzue veut enterrer la hache de guerre avec les commerçants.
Le jeudi 7 novembre 2019, le maire de l’hôtel de ville de Libreville, Léandre Nzue a reçu les syndicats des commerçants à son cabinet. Il s’agissait pour l’édile de Libreville de trouver un compromis fasse aux différends qui opposent la municipalité et les partenaires sociaux depuis plusieurs mois déjà.
C’est dans l’optique de restaurer l’autorité municipale en perte de vitesse dans une commune en pleine développement, d’instaurer le dialogue social au sein de cette dernière afin d’apaiser les tensions qui planent depuis plusieurs jours entre les opérateurs économiques qui dénoncent les prélèvements intempestifs des agents municipaux jointe à la parafiscalité, que Léandre nzue, maire de Libreville a jugé utile de recevoir les syndicats des commerçants jeudi dernier.
Lors de cet échange qui a duré plusieurs heures, le maire a souhaité en tant que première autorité de la ville restaurer l’ordre, c’est-à-dire le respect des lois qui régissent l’organisation des activités commerciales dans la commune de Libreville. Il est de ce fait revenu sur l’opération libérez les trottoirs, objet de plusieurs récriminations. « Tous les commerçants qui ne vont pas respecter les dispositions de la tutelle, nous allons toujours les sanctionner.(…) Ils doivent se conformer strictement aux règles. S’ils continuent, nous allons encore les sanctionner. » , a martelé Léandre Nzue.
Poursuivant ses propos, l’édile de Libreville est également revenu sur les conditions d’hygiène dans lesquelles certains opérateurs économiques exercent. Conditions d’insalubrité ostentatoire que le maire a qualifiée “d’inadmissible et inacceptable”. Nzue entend bien faire montre d’assouplissement à cet effet, mais dans quelles conditions ? « … Prenons le cas des boulangeries. Ceux qui n’ont jamais vu comment on prépare le pain (…) la façon que nos frères qui ont les boulangeries préparent les pains, c’est déplorable. » , a-t-il laissé entendre.
Toutefois, reconnaissant qu’on ne peut pas faire d’omelettes sans casser les œufs, le maire a reconnu avec humilié que certains de ses agents font tout de même dans l’excès de zèle en outrepassant parfois leurs droits, et ce, en violation de toute forme de procédure relative au contrôle sur le terrain. Toute chose qui met justement à mal l’image de Léandre Nzue qui incarne l’institution. Il dit faire désormais œuvre de pédagogie. « Nous allons sensibiliser nos agents qui, pour certains, outrepassent leurs droits, c’est-à-dire vont faire un contrôle et automatiquement font des saisies alors qu’il faudrait d’abord sensibiliser et déposer des convocations. Maintenant si les gens n’obtempèrent pas vous passez à la vitesse supérieure ».
Comme pour joindre la parole à l’acte, le président du Conseil municipal a pris l’engagement solennel de restituer la marchandise des commerçants jusqu’à là détenue par la Mairie. « En tant que premier responsable de la mairie de Libreville, j’ai pris la décision de libérer toutes les saisies que nous avons au niveau de la voirie. Je vais essayer de faire un geste en faveur des commerçants », a-t-il promis.
Devant le fait accompli, les syndicalistes ont battus en brèche « Nul n’est infaillible. Il n’y a pas de défaut zéro dans ce que nous faisons », a déclaré Jonas Mounienguet, porte-parole de l’Union syndicale des acteurs de commerce avant d’ajouter : « Nous allons nous efforcer avec ce que nous faisons d’habitude : sensibiliser et éduquer nos membres dans le cadre de l’hygiène ».
Au sortir de cette assise, un numéro vert a été mis à la disposition des commerçants pour mieux défendre leur droits contre les éventuels abus.