[Gabon] Loyers : l’informel qui échappe au trésor

 [Gabon] Loyers : l’informel qui échappe au trésor
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Exempt de toute réglementation en République gabonaise, le secteur du loyer qui relève d’une activité commerciale fait allègrement le bonheur de ses tenanciers : bailleurs et autres agents immobiliers improvisés qui brillent par toute sorte de spéculation au mépris même du standard des maisons. Un pan de l’économie qui échappe au recouvrement du trésor public.

Le Gabon est l’un de ces pays en Afrique où les contrats de bail ne se passent que de manière informelle puisqu’ils ne reposent sur aucun document dûment écrit entre les bailleurs et les locataires. En l’absence de toute norme établie, hors d’une réglementation inexistante, la question du loyer est généralement source de conflits entre bailleurs et locataires. Conflits souvent alimentés par la spéculation des bailleurs avides d’argent, sans tenir compte du standard des maisons en location, avec des agissements paternalistes, réduisant les locataires au rang de simples enfants à blâmer ou à brimer à souhait. Sans compter certains locataires véreux. Cet informel est la résultante de l’incapacité de l’Etat à réglementer un secteur économique dont l’apport aurait contribué à élargir l’assiette des recettes publiques. 

Entre la cherté du matériel de construction, la vente et la viabilisation de terrains, les particuliers qui parviennent malgré tout à construire leurs maisons n’ont souvent pour premier réflexe que de fixer le coup du loyer à un seuil à leur convenance. Pour eux, il s’agit d’un moyen pour récupérer leur investissement. 

Malgré de vaines tentatives, le gouvernement qui, sous les feu de critiques, a tenté d’imposer une grille de coûts tenant compte du type de maison n’est jamais parvenu à peser sur ce dossier. Un dossier visiblement mineur pour les autorités dont l’incapacité en matière de construction de logements sociaux a favorisé la spéculation des bailleurs sur les coûts de loyers dans un pays où le chômage de masse flambe. Et dans ce business hors de contrôle, sont apparus de nouveaux acteurs, des démarcheurs qui s’improvisent Agents immobiliers, sans expertise et sans siège local. Leur rôle consiste à aider le locataire à trouver une maison. Une fois la maison trouvée, ce dernier doit leur payer 50 % du loyer en plus des 100 % qu’il paie au bailleur.

La situation, visiblement, ne semble pas émouvoir les gouvernants dont certains, parfois avec l’argent détourné dans les administrations publiques, sont devenus des bailleurs avec des cités entières. Comment peuvent-ils alors scier la branche sur laquelle ils sont eux-mêmes assis ?

Pourtant les difficultés constatées lors du règlement des loyers de certains ménages défavorisés dans la lutte contre le Coronavirus l’année dernière auraient pu emmener les pouvoirs publics de rectifier le tir, mais la question reste entière, constituant un goulot d’étranglement pour de nombreuses familles à la traîne.

CNN

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