Matraqué sans relâche par une horde des sites en ligne, régis pour la plupart par le bord de mer, le Maire de Libreville, Eugène MBA a finalement démissionné de son poste depuis le 1er juin. Il est accusé de détournement de fonds publics. 

C’est le deuxième Édile à quitter son poste à la tête de la plus grande municipalité du pays en moins d’un an. Eugène MBA avait été élu Maire de Libreville en décembre dernier, suite à l’incarcération de son prédécesseur, Léandre  Zue quelques mois plutôt pour détournement de plusieurs centaines de millions de FCFA.

À la seule différence qu’Eugène MBA, lui, a préféré quitter les affaires avant qu’elles ne le quittent. Une décision à ses yeux responsable pour sauver ce qu’il reste de son honneur, tant la pression dans les coulisses était devenue intenable pour ce vieux retraité qui n’a pas flairé le piège au début en acceptant un poste manifestement “maudit”. 

Eugène MBA était depuis quelques semaines matraqué sans relâche par un groupe de médias régis par certains décideurs, et qui l’accusait d’avoir détourné près de 340 millions de FCFA dans la passation d’un marché public. 
Il aurait également favorisé des nominations contraires à la charte de fonctionnement de la Mairie de Libreville.

Si toutes ces accusations sont fondées, le désormais ancien maire risque gros et pourrait très vite rejoindre son prédécesseur à la prison centrale de Libreville. Si elles ne le sont pas, cela pourrait très vite distiller dans l’opinion, l’idée d’un règlement de comptes à un vieux en apparence sans histoire. Surtout dans un pays où le système judiciaire ne va pas sans soupçons de manipulation politique.   

Car pour un poste comme celui de la plus grande mairie du Gabon, les convoitises et les coups bas ne manquent pas pour ceux qui peuvent tirer les ficelles dans l’ombre. Un poste politique, éminemment stratégique, surtout dans le cadre de la présidentielle de 2023. Car avec plus de 800.000 habitants, Libreville, la ville la plus peuplée du Gabon ne vote traditionnellement que pour l’opposition, même si on admet qu’Eugène MBA n’était pas un opposant au bord de mer. 

Sauf si le prétexte de “l’opération Mamba” qui prétend lutter contre la corruption et les détournements d’argent, pour donner des gages de bonne gouvernance, ne cible que les postes à rentabilité politique. 

CNN