Entre panique et précipitation, le durcissement irréaliste des mesures gouvernementales contre le Coronavirus interroge devant les couacs notables enregistrés dans leur mise en œuvre. De la pénurie de taxis aux embouteillages monstres observés dans la capitale Libreville, rendant presqu’impossible la circulation, cette nouvelle décision à l’aveuglette de lutte contre le virus risque de produire les effets contraires, c’est-à-dire, une augmentation plutôt qu’une diminution des contaminations. 

Couvre-feu dès 18 heures dans une ville où trouver un taxi après le boulot à 16 heures relève déjà d’un parcours du combattant, présentation d’un test négatif à la Covid-19 avant de manger dans un restaurant, rien que ces deux mesures résument à elles seules la précipitation décisionnelle d’un gouvernement qui semble évoluer en vase clos, faisant fie des réalités quotidiennes de ses populations. Sinon, comment peut-on penser qu’un couvre-feu à 18 heures quand le travail finit à 16 h, sera efficace quand celui-ci cause des embouteillages monstres qui créent la panique, rendant impossible la circulation avec des attroupements sans respect de distanciation physique des populations discutant les taxis par peur de l’heure du couvre-feu ? Comment penser que les entreprises privées, soumises à un rythme de travail soutenu et n’ayant reçu aucune aide de l’État, acceptent de libérer leurs employés avant l’heure au nom de ce couvre-feu ? Qui paiera la facture en cas de faillite de ces dernières ? 

Manifestement, il semble que le gouvernement, gagné par l’usure et dépassé par la situation, soit à court d’imagination quand il s’agit d’asseoir une stratégie de riposte réaliste contre le Coronavirus dont la seconde vague, accentuée par le variant anglais est sur le point de dégénérer. Il y a comme de l’aveuglement de la part des autorités qui ont cédé à la psychose en imposant des mesures décriées partout parce qu’impossibles à être appliquées. 

De cette Coronamania, “peur excessive” du gouvernement qui ne semble maintenant agir par simple panique que par raison, il faut craindre que ces mesurettes produisent un effet contraire plutôt que de réduire les contaminations. Ce qui serait un sacrifice inutile pour un pays déjà au bord d’une faillite économique sous laquelle couve le feu d’une implosion sociale.  

CNN