[Gabon] Politique : Ali Bongo, le grand comeback

Alors que nombreux le croyaient jusque-là fini à jamais, Ali Bongo Ondimba semble avoir déjoué tous les pronostics “malsains” de ses adversaires. Surtout après son interview fleuve parue dans le magazine Jeune Afrique.
C’est la seule sortie remarquable du Chef de l’Etat gabonais depuis la survenue de son accident vasculaire cérébral en 2018. Sortie remarquable parce qu’elle aura permis à Ali Bongo Ondimba de répondre à toutes les questions ou presque du sulfureux magazine, Jeune Afrique qui fait fortune sur la friandise des dirigeants africains pour les médias internationaux. Ceci au mépris de leurs propres médias qu’ils réduisent au rang des griots de la cour.
Qu’importe ! À travers cet entretien “sans tabous”, le président Bongo semble avoir sonné la fin de la récréation, avec des supputations autour de sa capacité à tenir un discours de plusieurs minutes. Pourtant, le journaliste désigné par Jeune Afrique explique que cette interview de plus de cinq pages a duré une bonne heure. Une heure au terme de laquelle, le dirigeant voulait toujours continuer à parler, n’eût été l’épuisement de son stock de questions.
Questions embarrassantes
Excepté les questions toujours épidermiques comme la survivance de la crise post-électorale de 2016, ou encore son éventuelle candidature en 2023, Ali Bongo Ondimba a répondu à tout, y compris même aux “confessions intimes”. D’abord au sujet de son fils Noureddine Bongo Valentin, Ali Bongo a répondu que ce dernier était capable pour le poste de Coordinateur général des Affaires présidentielles, coupant court aux critiques de l’opposition qui le soupçonne de préparer déjà sa succession.
L’autre question “gênante” est l’emprisonnement de nombreux cadres administratifs, dont son ancien directeur de cabinet, Brice Laccruche Alihanga, dans le cadre de l’opération anti-corruption décrétée en 2019. Ali Bongo répond que la justice gabonaise est indépendante et qu’il n’y a là aucune motivation politique.
Au sujet de nombreux remaniements gouvernementaux, il a fait valoir son souci d’efficacité. Mieux, il ajoute que si pour atteindre cette efficacité, il faut changer régulièrement les ministres, alors il le ferait autant de fois que possible.
Quel impact cette interview aura-t-elle sur la scène politique gabonaise ? Difficile pour l’heure d’en évaluer les retombées, mais toujours est-il qu’avec cette sortie, Ali Bongo Ondimba vient prendre de court, tous ses adversaires qui avaient certainement tout prédit, sauf ce grand retour du “phénix”.
CNN