[Gabon] Politique/Discours à la Nation : « Des dirigeants responsables, pour un Gabon nouveau… » , dixit Dieudonné MINLAMA.

Tel est le souhait de Dieudonné Minlama Mintogo, à l’occasion de son discours à la nation lors des fêtes de fin d’année. L’ancien candidat à la présidentielle de 2016, estime que le Gabon doit se définir de nouveaux objectifs en tirant profit des erreurs du passé. Alors pour en convaincre plus d’un, il cite feu Omar Bongo Ondimba « … Dieu ne nous a pas permis de faire du Gabon ce que nous sommes en train d’en faire… ». Ceci témoigne d’une chose : les responsables politiques gabonais n’ont pas souvent eu des décisions judicieuses au service du développement avant 2009.
Comme à son habitude, l’ancien candidat à la présidentielle de 2016, Dieudonné Minlama Mintogo a prononcé un discours à la nation à l’occasion des fêtes de fin d’année. Ce discours est une sorte de mea-culpa pour les dirigeants qui se sont succédé à la gouvernance du pays depuis les indépendances. Car, au bout de 60 ans d’existence, Dieudonné Minlama Mintogo note des tares et conforte les Gabonais à la méditation en considérant que le bilan actuel est désastreux en raison d’un passif contraignant.
Pour ce dernier, les multiples détournements des deniers publics, la corruption et le clientélisme politique, ont compromis les chances d’un développement harmonieux du pays en dépit des quelques progrès enregistrés lors des deux mandats du Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, lesquels ont permis au pays de se renforcer en infrastructures de base : routes, Hôpitaux, Développement Humain, Décennie de la Femme, Diversification de l’économie gabonaise et Promotion de la Jeunesse… Sont autant d’actions manifestes sous l’ère d’Ali Bongo Ondimba. A contrario, elles ne permettent pas de faire oublier les autres déficits sectoriels enracinés au fil des années et qui sont plus du ressort d’un passif contraignant pour tous les Gabonais, à qui, Dieudonné Minlama Mintogo conforte à l’avenir à plus de responsabilités pour écrire une nouvelle page de notre histoire.
Cela suppose que les dirigeants politiques du pays auront fait abstraction des mauvaises pratiques parmi lesquelles le gaspillage des ressources, en y accordant plus de place à la sanction afin d’agir sur les détournements et la corruption.
Dieudonné Minlama Mintogo pense même qu’il est urgent pour le pays d’avoir un gouvernement et un mode de gouvernance plus adaptés aux ambitions de développement du pays qu’il envisage dans une communion de toutes les forces vives de la nation. Le vivre-ensemble l’y oblige. Ce qui permettra au pays de vivre dans une certaine stabilité et dans une sérénité, deux valeurs essentielles à tout investissement étranger dans le pays.
Il ne manque pas non plus d’avis sur la fameuse révision de la Constitution, qu’il estime dans son actuel sujet de conflits et de confusion de pouvoir surtout, parce que pouvant être à l’origine d’un blocage accablant source d’instabilité et d’inefficacité.
Pour autant, il formule des propositions qui peuvent s’avérer utiles à la bonne cause républicaine :
1. L’élection en ticket du Président et de son Vice-président afin de régler une bonne fois pour toute la question de l’intérim et de la succession en cas d’indisponibilité du président de la République ;
2. La suppression du poste de Premier ministre en laissant au président de la République outre ses fonctions de Chef de l’Etat, la charge de diriger le Gouvernement. Cette réforme a pour objectif (1°) de mettre un terme au bicéphalisme qui existe actuellement à la tête de l’Etat et permettre au Président et à son Vice-président d’impacter directement l’action du gouvernement en étant seuls comptables devant le peuple et le Parlement de la mise en œuvre de leur projet de société, afin (2°) d’éviter à notre pays l’expérience douloureuse d’une cohabitation ;(3°) la mise en place d’une véritable décentralisation administrative et politique, avec l’érection de 5 grandes régions dirigées par un gouvernement local et un parlement local, issus des élections à la proportionnelle ;(4°) la suppression de toutes les institutions contre-productives et inutiles au renforcement de la démocratie et au développement du pays et des territoires.
Enfin, conscient de l’impérieuse nécessité d’une véritable réconciliation nationale, je reste attaché à l’idée de la mise en place d’une Commission Vérité Pardon et Réconciliation, chargée de solder notre passif, de soigner les plaies, de réparer les injustices et jeter les bases d’une nation unie et solidaire.
Comme l’on peut s’en apercevoir, Dieudonné Minlama Mintogo ne manque pas d’idées pour un Gabon nouveau, mais il n’en demeure pas moins qu’il faut un cadre propice et des patriotes pour voir leur application au bénéfice de l’intérêt commun de tous les Gabonais : l’Émergence du pays.
Alain Mbinah