[Gabon] Politique: Jean Ping : « La France face à ses responsabilités »
Le leader de l’opposition gabonaise était face à la presse nationale et internationale en début de semaine dernière. Et ce, après avoir dressé le 12 octobre dernier, son plan pour une sortie de crise au Gabon. Aujourd’hui, il souhaite poursuivre les efforts de normalisation du pouvoir au Gabon avec la France. Mais ne manque pas de mettre en garde la puissance coloniale sur l’anarchie exacerbée au sommet de l’État, tout en indiquant un pays au bord de l’implosion si rien n’est fait maintenant.
« Le Gabon est en proie au chao », indiquait Jean Ping dès l’entame de son propos circonstanciel ce mercredi 09 octobre sis à son domicile des charbonnages. Un parterre d’anciens responsables politiques du pays et membres de la Coalition pour la Nouvelle République, était venu le soutenir devant une foule enthousiaste.
Selon le chef de file de l’opposition gabonaise, les derniers événements dans le pays ponctués par plusieurs arrestations dans le cadre de l’opération scorpion témoigne d’une crise effroyable dans le pays. On parle bien entendu, d’une affaire qui cristallise à la fois le monde politique et la société gabonaise et qui met en relief un problème de détournements de fonds publics à grande échelle avec pour principaux responsables certains proches du Chef de l’État dont son ancien Directeur de Cabinet Brice Laccruche Alihanga.
Il s’en est suivi des arrestations massives sur fonds de guerre de clans, entre le Parti Démocratique Gabonais (PDG) et l’Association des Jeunes Émergents Volontaires (l’AJEV) qui est une évidence pour Jean Ping, que le président de la République ne contrôle plus rien.
Alors, il pense au pire pour le Gabon « il y a un basculement du pays vers une anarchie chronique. Ali Bongo Ondimba n’est plus en capacité d’exercer le pouvoir », indiquait-il sous une pluie d’applaudissements de ses fidèles qui continuent de croire en lui malgré le temps qui passe (3 ans déjà que ça dure).
Pour Jean Ping, « tous les Gabonais sont conscients de la situation : le pouvoir décisionnel est entre les mains d’un groupe de personnes proches du président ». Ce qu’il vit comme un malaise profond, lui qui se revendique toujours comme le président démocratiquement élu des Gabonais en 2016.
Jean Ping ne comprend pas non plus, pourquoi toutes ces nominations tous azimuts qui n’apportent rien au pays et qui créent par contre un désordre au sein de la haute administration. Le cas d’un Sébastien Ntoutoume, qui reprend le fauteuil de PDG de Gabon Télévision à Sylvain Abessolo tout juste deux mois après l’avoir perdu à son détriment. No comment.
Résultat : « le pays enregistre un volume de détournements en milliers de milliards », selon Jean Ping qui ne manque pas d’évoquer en parallèle, une paupérisation des Gabonais dans tous les domaines dont le pitoyable état des routes, la carence en salles de classe, le sous-emploi des jeunes et la suppression annoncée des bourses d’études. Pour Jean Ping, l’heure est venue pour que la France se prononce sur une vacance de pouvoir. Faute de quoi, Jean Ping prévient d’un basculement imminent du pays en raison des clivages qui ne cessent de s’accroître.
MM