Les diplomaties africaines demeurent fragiles au regard de leur dépendance vis-à-vis de l’occident. Cette situation est pondérée négativement par la mauvaise gouvernance. Les nouvelles générations ont du mal à suivre, si ce n’est de s’inscrire dans une redéfinition de cette même diplomatie au gré de sacrifices. Le Laboratoire de Recherche et d’Actions Diplomatique se fonde dans l’espoir d’y apporter sa contribution au renouveau des diplomaties africaines en puisant dans la recherche et l’expérience de certains dignitaires.

« L’Afrique va très mal », c’est une réalité commune à tous les pays avec cependant de légères différences. Il y a ceux qui commencent à s’en sortir et ceux qui n’ont pas toujours vu le bout du tunnel. Entre ces deux catégories de pays africains, subsiste un dénominateur commun, la mauvaise gouvernance qui a fini par compromettre l’avenir des générations futures. Aux dictateurs ont succédé des dictateurs, avec toujours et encore un appétit d’enrichissement au détriment des plus démuni représentant la majorité écrasante des sociétés africaines.

Face à la banqueroute annoncée, la jeunesse africaine doit à jamais avoir droit au chapitre à travers une prise d’initiative à l’instar du Laboratoire d’Actions Diplomatiques, une idée innovante portée par un groupe de jeunes africains et qui consiste à former et sensibiliser la jeunesse africaine sur les enjeux diplomatiques du moment.

Le Laboratoire de recherche et d’actions diplomatiques fera également, comme l’indique son nom, dans la recherche de solutions à certaines carences diplomatiques ayant assujetti le continent face au conditionnement occidental, faisant en sorte que l’Afrique soit toujours perçue comme une périphérie des pays européens, anciennes puissances coloniales.

Le démarrage officiel des activités de LaRAD, a été lancé avec la conférence de presse le jeudi 26 novembre dernier sise à son siège rue Prince Felix Adande à Glass.

Pour son fondateur et Directeur Exécutif, M. Larange Fidèle SINMENOU, LaRAD est une organisation de la société civile africaine à vocation interrégionale. Il est constitué autour de plusieurs spécialistes intervenant dans les domaines de la paix, de la sécurité, de l’économie et de la démocratie et bien d’autres domaines où l’Afrique demeure à la traîne. Ses organes de gouvernance sont : le collège des parrains et des marraines, qui sera constitué par de très hautes personnalités africaines. Mais aussi du conseil d’orientation en charge de superviser les travaux de recherches.

Pour les besoins de ces missions, le Directeur Exécutif du LaRAD, Larange Fidèle SINMENOU AGNANKPE, indique que 15 jeunes viennent d’être recrutés à travers le continent et que ces derniers devraient suivre une formation à distance par visioconférence.

C’est aussi ce mode opératoire qui a été retenu, pour faire fonctionner le Laboratoire avec déjà des premiers défis en ligne de mire. Par exemple, le flou qui règne au sommet du parlement africain devrait d’entrer de jeu retenir l’attention de AGNANKPE et ses équipes.

Et le fait que le démarrage des activités de LaRAD se déroule au même moment que se tient à Libreville, le 18e Sommet des Chefs d’États de la CEAC, devrait permettre à cette structure d’avoir des contacts au plus haut niveau décisionnel des États de la sous-région.

In fine, les travaux de recherche et l’action diplomatique qui vont accompagner les travaux du Laboratoire, vont permettre aux gouvernants africains de parvenir à une redéfinition du rapport de force de leur diplomatie vis-à-vis des diplomaties occidentales restées trop référentielles à l’époque coloniale. Et pour y arriver, le management du LaRAD ne cache pas qu’il devra faire avec le sacrifice ultime.
                                                                      Alain Mbinah