Louis Gaston Mayila au plus profond de la crise postélectorale qui a fait place à la crise sociale, avait été le premier Homme Politique du pays à solliciter une réconciliation nationale. Mais le temps est passé par là, et trois ans après, cette réconciliation nationale mise en doute par les uns est plus que jamais recherchée face à l’aggravation de la cassure sociale ainsi qu’au renforcement des antagonismes. Analyse.

Le paysage politique gabonais met en évident désormais une guerre de blocs, d’un côté le PDG et de l’autre côté l’AJEV. Ces deux blocs s’affrontent à l’avenir dans un combat politico-judiciaire qui embarque avec lui, toute la société gabonaise.

Car autant, on avait appris à vivre le conflit générationnel qui s’est imposé à la population au lendemain de l’investiture d’Ali Bongo Ondimba, faisant de sorte que les anciens d’hier n’étaient plus la bienvenue dans la cours publique. Mais aujourd’hui, ce sont les jeunes entre eux qui s’opposent à coup de scandales financiers et de trahison au sommet de l’Etat, dit-on.

Face à la déroute actuelle dans les sphères économico-politiques du pays, il y a lieu de reconnaître que le dialogue politique d’Agondjé n’avait pas permis de régler grand-chose. Si ce n’est de reconnaître que c’était une grande kermesse pour le partage du gâteau, dans un but simple de légitimer le présent politique du Gabon. Mais a quel prix ?

Réné Ndémézo héritera du Conseil Économique, social et Environnemental  (CESE), quand Séraphin Ndao ira lui, au Conseil National de la Démocratie (CND) avec une entrée tonitruante de sa fille Carmne Ndao au Gouvernement. Et que dire de Maganga Moussavou, nommé Vice-président et qui sortira de là, par la petite porte. Comme si les accords d’Agondjé visaient à contenter un groupuscule de personnes, quand le commun des Gabonais restait sur leur faim. Toute chose qui fait dire que la réconciliation nationale souhaitée avec force par Louis Gaston Mayila est toute autre qu’un simple dialogue politique.

« La réconciliation nationale dont il s’agit, est différente du dialogue politique », a confirmé le Président de l’Union pour la nouvelle République (l’UPNR).

Cette réconciliation nationale dont Me Louis Gaston Mayila maîtrise les contours, est similaire à celle qu’a connu le Rwanda alors divisé à la suite d’un génocide et qui a permis à ce pays de se reconstruire dans une dynamique sociétale avec Paul Kagamé comme seul commandant à bord. Pourtant ça marche. Alors pourquoi hésite-t-on d’adopter cette démarche au Gabon ? D’autant que « la réconciliation nationale profite toujours au pouvoir en place », a confié Louis Gaston Mayila, qui est au besoin de le dire, devenu le chantre pour l’aboutissement de cet ambitieux projet pour le bien du Gabon.

À condition, précise-t-il « que cela soit mené avec beaucoup d’humilité afin de susciter l’amour de son prochain ». Dans son modus opérendis, Louis Gaston  Mayila n’écarte personne et pense même que les religieux et les spiritualistes, auront leur partition à jouer dans ce qu’il croit être son dernier combat pour son pays dont-il en est reconnaissant.

Et pour cause, plusieurs fois Ministres sous l’ère d’Omar Bongo Ondimba, Louis Gaston Mayila est dépositaire d’une expérience en politique qui peut encore servir au Gabon, surtout pendant les temps actuels de vaches maigres où il faut trouver des partenaires pour la construction du pays. Routes, Écoles, Logements Sociaux, Structures sanitaires à l’intérieur du pays (…), les besoins du Gabon sont encore énormes. Le portefeuille relationnel de ce dernier, peut par exemple aider à mieux introduire le milieu des affaires turques, où le Doyen politique dans le Tsamba Magotsi est un membre éminent du Conseil des hommes d’affaires turco-gabonaises. Mais nul doute, que c’est encore et surtout dans la mise en place du format de la réconciliation nationale que le Louis Gaston Mayila aura le plus à apporter à son pays.

                                                                      Alain Michel Mbnah