Mis au rebut en 2019 par la toute-puissance de l’ex-jeune garde du président Ali Bongo dans un scandale monté du Kevazingo, l’ancien vice-président de la république multiplie ces derniers temps, des rencontres avec des journalistes. Ceci à travers une plate-forme dénommée  Le club de la presse qu’il vient officiellement d’inaugurer ce week-end. 

Plus qu’un moyen de recyclage politique, le club de la presse est une tribune qui permet à Pierre Claver Mangaga Moussavou, de pointer les failles de gouvernance des autorités en place, et de donner de leçons sur ce qui aurait dû être fait et comment cela aurait dû être fait. 
Comme c’est facile d’avoir subitement la vue éclairée quand on est déjà de l’autre côté du fleuve. 

Et qu’importe qu’il ait lui-même participé toutes ces années à la décrépitude du pays, après avoir occupé des postes importants depuis le temps de Bongo père, le président du parti social-démocrate refuse de se cantonner dans un garage des vieux routiers gagné par l’usure. 
Il veut continuer à exister en pointant autant qu’il le peut, les failles d’un système qui, à son avis, ne sait plus où donner de la tête pour satisfaire les attentes des Gabonais. 

Alors que l’échéance de 2023 pointe peu à peu à l’horizon, l’homme connu pour sa logorrhée d’intellectuel revendiqué à souhait ne rate plus une seule occasion de revenir au-devant de la scène. Cela même s’il n’a joué jusqu’ici qu’un rôle de figurant depuis le premier scrutin pluraliste de 1993. 

Mais quelle plus valu pourrait-il tirer de ce talk-show quand sa crédibilité à la Ndemezo’o se trouve depuis entamée pour ses revirements imprévisibles ?
Apparemment aucune pour ceux qui estiment que Maganga Moussavou cherche là un moyen d’échapper à l’oubli qui accompagne souvent la fin des fonctions au Gabon. Mieux, l’homme semble avoir trouvé à travers ce club de la presse, un remède pour conjurer la mort politique. Non, Maganga  Moussavou veut continuer à exister, même en arrière-plan. 

CNN