[Gabon] politique/PDG : le retour des démissionnaires

Après René Ndemezo’o Obiang en avril dernier, le tour est revenu vendredi 21 mai à un autre ancien cadre, Frédéric Massavala Maboumba, de réintégrer les rangs du parti démocratique gabonais, au pouvoir. Les deux hommes font partie de la vague de démissions qui avait ébranlé le PDG dans la foulée de la campagne présidentielle de 2016.
On se croirait dans un film de science-fiction. Pourtant aussi étonnante qu’elle puisse paraître, l’intrigue politique se joue là, sous les yeux de tous, à Libreville au Gabon. D’anciens barons qui avaient quitté le parti démocratique gabonais, jurons à la bouche, dans la fièvre de la campagne présidentielle de 2016, effectuent, les uns après les autres, leur retour dans ses rangs.
L’attraction du PDG est à ce point forte que Frederick Massavala Maboumba, le désormais ancien porte-parole de la défunte coalition de l’opposition pour la nouvelle république qui gravitait autour de Jean Ping, vient d’annoncer, ce vendredi 21 mai, son retour à la maison. Et avec lui, toute la compagnie qui croit à ses idéaux (s’il en a encore).
En réalité, Massavala Maboumba avait déjà donné quelques signes de rapprochement avec le pouvoir à sa sortie de prison en 2019, après avoir purgé une peine à la prison centrale de Libreville pour “attroupement non autorisé”, “trouble à l’ordre public”, “défiance à l’autorité de l’État”, entre autres.
Lors d’une conférence organisée après sa libération, il avait alors estimé qu’il fallait rompre avec l’opposition radicale et systématique au régime en place, parce que pour lui, l’élection présidentielle à l’origine de la crise était déjà bien loin derrière, prenant ainsi le contre-pied des autres satellites de la galaxie Jean Ping qui prônent encore la résistance.
Avec ce retour l’ancien collaborateur d’Omar Bongo Ondimba emboîte donc le pas à René Ndemezo’o Obiang, qui en réintégrant en avril dernier, leur parti jadis de masses, a lancé un appel de “raison” en direction d’autres anciens démissionnaires à revenir comme lui dans le PDG qui les a tous façonnés en tant que personnalités politiques. Car pour Ndemezo’o comme pour Massavala, il n’y a aucune honte à éprouver pour revenir à la maison qui leur a tant donné. Tout est question de choix. Les railleries et autres quolibets n’y peuvent rien. Un appel qui, apparemment résonne en écho et sème le trouble dans les rangs de l’opposition. On se demande alors, qui sera le suivant.
CNN