[Gabon] Présidentielle 2023 : du brouillard à l’horizon!

 [Gabon] Présidentielle 2023 : du brouillard à l’horizon!
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À quelque deux ans de l’élection présidentielle de 2023 au Gabon, aucune figure n’a encore réussi jusqu’ici à émerger de la scène politique nationale. Si du côté du pouvoir, le mystère reste entier sur la volonté du président Ali Bongo de se représenter ou non (vu son état physique diminué par les séquelles de l’AVC de 2018), dans les rangs de l’opposition, la déstructuration et les querelles de clocher n’ont jusqu’ici profité à une personnalité quelconque.

C’est encore le grand vide. Puisque ni du côté de la majorité, ni de celui de l’opposition, personne n’a encore réussi à catalyser les attentions. À deux ans de l’échéance, l’horizon de 2023 semble encore brouillé. Aucun prétendant ou personnalité faisant même figure de candidat. 

Difficile donc pour l’heure d’évaluer les forces en présence, tant la scène de la présidentielle est encore déserte, aucun orchestre, aucun musicien, aucune partition. Comme si le scrutin en lui-même était devenu curieusement un tabou ou une préoccupation de second plan. Mais comment expliquer ce vide pour ce grand rendez-vous qui, à pareil moment, devrait déjà commencer à cristalliser le débat politique ? 

Deux raisons essentiellement peuvent expliquer cette torpeur dans les états-majors. D’une part, l’indécision actuelle du candidat de la majorité présidentielle, le président Ali Bongo Ondimba refusant pour l’heure de dire s’il sera ou non en lice pour un troisième mandat. Même au sein du PDG, Parti de la majorité au pouvoir, il y a comme une sorte de perplexité et d’expectative sournois quant à la capacité de l’actuel président à descendre encore dans l’arène de la campagne électorale, exhiber ses pas de danse habituels, haranguer ses partisans et tenir des discours avec sa verve d’autrefois, alors que son état de santé requiert désormais une augmentation considérable de son temps de repos. 
À moins d’une campagne à l’Algérienne, avec l’exemple d’un Bouteflika “cloué” sur un fauteuil roulant pendant que ses soutiens sillonnaient le terrain pour lui. Mais un tel scénario ne pourrait contribuer qu’à apporter de l’eau au moulin de ses adversaires qui prétendent que le président ne serait plus en capacité de tenir encore la barque, même si lors de sa dernière sortie l’homme dit avoir de l’énergie “à revendre”.

D’autre part, dans l’opposition, l’obstination de Jean Ping qui n’a jamais réussi à faire le deuil de son élection “volée” en 2016 pourrit là aussi, toute volonté d’émancipation des personnalités autour de lui. Et comme si le mauvais sort de cette élection hantait encore toute l’opposition, même du côté des autres mouvances qui ont essayé de s’exorciser de la tutelle de Jean Ping, qu’il s’agisse de Les Démocrates de Guy Nzouba Ndama ou des deux tendances d’Héritage et modernité, aucun visage n’a réussi jusqu’ici à émerger dans la perspective de 2023. 
Une situation pour le moins étonnante quand on sait que la politique est aussi l’art d’anticipation et de stratégies. Surtout avec en face, la grosse machine broyeuse du parti démocratique gabonais, dont on sait qu’il ne devrait pas lésiner sur les moyens pour l’emporter une nouvelle fois, quel que soit son candidat. Un scénario probable devant ce qui apparaît pour l’heure comme une désertion de l’opposition encore engluée dans ses divisions internes.

CNN

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