Partant du constat selon lequel, la baisse du prix du baril de pétrole et les décisions politiques relatives à la lutte contre la covid-19 à savoir le couvre-feu, le confinement, l’état d’urgence prolongé, la fermeture de certains commerces dans le secteur formel et informel, ont entraîné un profond ralentissement de l’économie gabonaise qui va enregistrer un taux de croissance négative estimé entre -3,5 % et -5,4 % pour l’exercice 2020 contre de +3,7 % l’année précédente que l’économiste et expert financier lance un plaidoyer auprès des plus hautes autorités pour la création d’une allocation d’urgence et de solidarité afin de réduire la précarité.

Willy Giscard ONTSIA estime que le choc est rude pour l’économie nationale qui enregistre une dépression sur le marché de l’emploi et connaît un recul du revenu national brut par habitant évalué en baisse de 6,4 % en 2020.

En sus, il indique également que cette crise multi-chocs a engendré une hausse de l’indice de pauvreté qui culmine désormais à 34,7 % de la population y compris une importante réduction de la consommation des plus pauvre en chute de 14 % en 2020.

Par voie de conséquence, la dégradation des indicateurs sociaux nationaux démontre une accentuation de la précarisation de la population gabonaise dont plus du tiers vit avec un revenu mensuel d’environ 80.000 FCFA inférieur au salaire minimum garantie et ceci avec un droit de plus en plus limité en matière d’accès aux services de base {soins de santé, eau potable et électricité, cf. Etude MCKinsey}. 

À titre d’illustration de ce qu’il qualifie de paupérisation de la population gabonaise, le spécialiste des questions économiques rappelle un triste et malheureux fait divers qui aurait récemment défrayé la chronique sur les réseaux sociaux, à savoir, l’arrestation puis l’incarcération présumée d’un père de famille pour un délit de vol d’un sac de riz et d’une bouteille d’huile pour nourrir sa famille. 

« Sachant que le contexte social ne va pas s’améliorer dans l’immédiat en raison de l’atonie de l’économie et des restrictions covid-19 qui impactent la capacité de travailler et de gagner sa vie, je lance un cri du cœur, au Président de la République, Ali Bongo Ondimba, pour qu’il réponde à cette urgence sociale par la mise en place d’une indemnité d’une allocation temporaire d’urgence et de solidarité d’un montant mensuel minimum de 30.000 à 50.000 F.CFA par personne, pour venir en aide aux gabonais en situation d’extrême pauvreté et d’insécurité alimentaire suite au double choc économique et sanitaire », laisse entendre Willy Giscard ONTSIA avant de poursuivre « en adoptant des critères d’éligibilité stricts et en ciblant uniquement les Gabonais en situation d’extrême précarité, et ne touchant aucune aide sociale équivalente, ce programme dit d’allocation temporaire d’urgence et de solidarité pourrait concerner un nombre d’individus entre 80.000 et 100.000 personnes et il pourrait coûter au plus 30 milliards Fcfa par an». 

À la question de savoir l’intérêt et les effets immédiats de ce projet sur un plan économique, Willy ONTSIA explique que « cette allocation temporaire d’urgence et de solidarité aurait pour effet immédiat de booster la consommation des ménages à faible revenu ce qui contribuerait à la relance de l’économie domestique ».

Rock Nar