[Gabon] René Ndemezo’o : le dernier acte du déclin

 [Gabon] René Ndemezo’o : le dernier acte du déclin
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En matérialisant ce week-end, l’absorption de son parti, Démocratie Nouvelle par le parti démocratique gabonais au pouvoir, René  Ndemezo’o Obiang a posé le dernier clou de son retour à l’ancien parti créé par Omar Bongo Ondimba. Mais plus qu’une fusion de partis, c’est aussi la fin des haricots pour celui qui aura été pendant longtemps, un des vieux routiers de la scène politique gabonaise.  

Il l’avait annoncé lors de son retour tonitruant au PDG en avril dernier. Désormais, c’est chose faite. René Ndemezo’o Obiang a fait absorber ce week-end, son parti, Démocratie Nouvelle par le parti démocratique gabonais au pouvoir.  Un PDG qu’il avait quitté en 2016, dans la foulée de l’élection présidentielle et qu’il a fini par réintégrer au gré de la désintégration d’une opposition qui, faute d’avoir maintenu sa cohésion autour de Jean Ping, semble désormais à la dérive, sans guide, sans visage. 
Qu’importe ! Démocratie Nouvelle n’est plus qu’un souvenir après une existence sommaire de quatre ans. Et pour Ndemezo’o, tout cela n’est désormais que de l’histoire ancienne. Car pour paraphraser le président français, Emmanuel Macron, on ne peut pas juger le passé avec les lois du présent.

Que celui qui fut longtemps ministre sous Omar Bongo Ondimba se soit un moment “égaré”, avec l’illusion qu’une éventuelle victoire de Jean Ping en 2016 lui aurait permis d’avoir part à la rétribution, cela ne l’empêche pas de retourner sa veste aujourd’hui. Y compris même au prix du discrédit. 

D’ailleurs, la politique sous les tropiques n’a que foutre de la vertu. Tout est d’abord question de survie matérielle. 
Conscient que cette survie était déjà menacée depuis qu’il avait perdu, l’un après l’autre, trois ministres, Annie Léa Menie, Jonathan  Ntoutoume Ngome, Patrick Eyoho Edzang, tous nommés dans le cadre de l’accord politique d’Angondje en 2017, René Ndemezo’o savait qu’il fallait frapper un grand coup et marquer les esprits. 
Désormais, avec toute sa compagnie, l’homme regagne un PDG, lui aussi exsangue depuis l’hémorragie des cadors de 2016. 
Et dans l’euphorie, les amis retrouvés, du moins ce qu’il en reste jubilent et voient déjà le parti démocratique gabonais reprendre du poil de la bête avec ce retour de la brebis égarée de Bitam. Mais Ndemezo’o pèse-t-il encore aussi lourd qu’avant, au temps d’Omar Bongo ou de son deal avec Ping ? 

La traîtrise, n’a-t-elle pas porté un coup à cette image incontestée du baron de Bitam ? Gare au triomphalisme avant l’heure. Car la réalité de 2 023 pourrait être douloureuse à porter. Et ce serait la fin des haricots.

CNN

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