[Gabon] Rentrée des classes : quand un arrêté ministériel bloque la machine.

Trois semaines après le début des cours annoncé pour le 30 septembre dernier, la rentrée académique 2019-2020 patauge toujours dans les établissements publics, partant du primaire au secondaire où les inscriptions et réinscriptions sont presqu’à l’arrêt. Motif, l’irrégularité des nominations des responsables d’établissements par un simple arrêté du ministre de l’Éducation nationale, Michel Menga, qui visiblement ne passe pas. 

 

Au-delà d’une rentrée sérieusement handicapée par ces nominations osées, l’acte posé par le ministre Menga a fini par créer un malaise perceptible dans l’administration de l’éducation nationale, quoi qu’il ait semblé négligé au départ par ceux qui, justement, sans honte et sans orthodoxie véritable, avaient vite fait de vouloir justifier l’irrégularité d’une décision pourtant trop grosse à l’œil nu, y compris même pour les profanes. 

Sinon par quelle alchimie, le ministre a-t-il pu nommer les différents chefs d’établissements par un simple arrêté ministériel, en lieu et place d’un décret pris en Conseil des ministres comme cela a toujours été le cas ? 

La réponse à cette question est si lourde de faute qu’elle touche de facto, aux prérogatives du président de la République, qui, selon la constitution, est le seul à nommer aux emplois civils et militaires. Ici, on comprend aisément que toutes les nominations dans l’administration sont le fait du président de la République et non d’une quelconque autre, autorité, soit-elle ministre. 

Autrement dit, l’arrêté de Michel Menga étant le seul fait de sa propre volonté, il est automatiquement frappé d’irrégularités parce que n’étant pas l’émanation d’un décret pris en Conseil des ministres, validé par le président de la République, seule autorité habilitée en la matière. 

Et comme pour ajouter la faute à la faute, ces nominations, qui souffrent déjà clairement d’un défaut de régularité, portent en elles-mêmes, un autre scandale. La plupart des chefs d’établissements promus n’auraient à peine qu’entre deux et trois ans de carrières enseignantes. Et comme s’il fallait encore pousser le vice plus loin, ces nominations n’ont même pas été validées ou invalidées par le dernier Conseil des ministres débuts octobres. 

Comment comprendre alors ce statu quo entretenu et qui paralyse le début et le déroulement normal des cours dans les établissements scolaires publics ? 

Devant ce scandale d’État qui porte un coup dur à la gouvernance administrative du pays par une cacophonie monumentale, et par delà, décrédibilise l’image de l’école gabonaise, les syndicats n’y voient rien d’autre qu’une sorte d’impréparation du gouvernement, qui malgré un calendrier académique élaboré par lui-même, semble avoir été pris de court par cette rentrée des classes au point de procéder, comme il s’éveillait à peine de sa léthargie, aux nominations dans l’urgence, quitte à griller aujourd’hui la politesse aux usages habituels. Résultat de course, une rentrée des classes bloquée et un malaise à peine voilé dans le cercle des gouvernants. Quel scandale ! 

CNN 

 

 

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