[Gabon] Société : la Conasysed siégera au sein de la commission du dialogue social.

La Conasysed, bras armé de la Dynamique Unitaire, était ce samedi en Assemblée générale après une première grève de 3 jours. Résultat, elle vient d’être invitée à participer aux travaux de la commission interministérielle sur le dialogue social qui s’ouvriront le 18 janvier 2021 prochain à Libreville.
À peine entamée, la nouvelle stratégie de grève de la Conasysed semble déjà porter ses fruits. Et le ton est désormais lancé du côté d’Awendjé où ce samedi matin encore, les irrégularités et autres dysfonctionnements dans le secteur de l’éducation ont été dénoncés par la Conasysed qui a décidé de prendre le taureau par les cornes.
Cette confédération, qui peut aujourd’hui se considérer comme la pointe de l’épée de combat de la Dynamique Unitaire, est résolument sortie de sa réserve et demande à l’avenir des comptes au gouvernement sur sa gestion administrative à géométrie variable.
La Conasysed met en avant le fait que l’État n’arrive plus à promouvoir toutes ses administrations de la même manière. Il y aurait ainsi des administrations qui seraient plus nanties que d’autres notamment en matière d’avancement. Et cela se passe de tout commentaire. Aujourd’hui, seuls les magistrats et les Forces de l’Ordre bénéficient systématiquement des avancements et parfois de façon tout aussi extravagante qu’étonnante.
A contrario, le secteur de l’éducation au Gabon tarde à s’attirer les offrandes du père Noël. Il vit tout simplement une forme de discrimination à la fois absurde et honteuse en comparaison avec ce qui se fait au profit de ce secteur dans d’autres cieux.
On peut comprendre pourquoi la Conasysed a décidé d’engager le bras de fer avec la tutelle afin de sortir une fois pour toute, le secteur de l’éducation de son ornière.
Et pour cause, les enseignants du Gabon ont connu depuis toujours des situations qui se passent de tout commentaire : travailler plusieurs années sans aucun salaire, sans aucun avancement, encore moins sans aucun statut administratif. Les grands concours dans la profession ont été gelés, comme si l’on avait sacrifié sur l’autel la jeunesse sacrée. Et que dire de ces enseignants qui attendent toujours leur poste d’affectation à un moment où dans les quelques salles de classes qui existent, un enseignant est obligé de transmettre à plus 60 élèves (exception faite à cette période qui impose à la distanciation sociale).
Même sur ce sujet, on se souviendra encore qu’il y a une prime du Covid-19 qui a été annoncée pour les médecins pour les risques encourus, quand les enseignants ont été, une fois de plus, laissés sur leur faim. « Ce qui se fait aujourd’hui est inadmissible, pourtant nous sommes tous des fonctionnaires », a lancé Jean Remy Yama, président de la Dynamique Unitaire venu en renfort.
Pour Louis Patrick Mombo, le Délégué Général de la Conasysed, l’heure est plus que jamais à la cohésion des enseignants, pour faire évoluer leur statut. Fini les sensibilisations par procuration. Selon ce dernier, il n’y a pas de quoi continuer à avoir peur. L’article 71 de la Fonction Publique est assez explicite à ce sujet « lorsque la grève est en rapport avec l’argent, on ne retire aucun franc aux grévistes ». Car, à ce niveau, il ne faut pas se le cacher, depuis 2010 une bonne majorité des enseignants vit dans la psychose de voir son salaire coupé pour motif de grève.
C’est d’ailleurs cette situation qui a amené la Conasysed à revoir sa stratégie de grève en optant à l’avenir pour des courtes grèves. La première du genre et qui aurait durée 3 jours, vient d’ailleurs de donner raison au bureau managé par Louis Patrick Mombo, puisque la tutelle via son Secrétaire Général, a convié la Conasysed à prendre part aux travaux de la Commission interministérielle sur le dialogue social qui s’ouvriront le lundi 18 janvier 2021. Cette dernière s’en trouve réjouie car elle y défendra son cahier de charge.
La rédaction