[Gabon] “Transformation du Gabon” : le symbole de l’échec gouvernemental?

 [Gabon] “Transformation du Gabon” : le symbole de l’échec gouvernemental?
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Malgré la volonté affichée de l’exécutif pour “accélérer la transformation” du Gabon, cette ambition reste pour beaucoup “un simple slogan”. Pour cause, les différents gouvernements successifs, chargés de donner corps au projet n’y sont jamais parvenus en dépit de l’écrasante majorité parlementaire à l’Assemblée nationale et au Sénat. 

Depuis plus de six ans, les séminaires gouvernementaux s’enchaînent les uns après les autres, de nouvelles orientations sont données, des recadrages sont faits, de nouveaux projets sont définis. Pourtant, l’impression qui se dégage depuis le terme de la dernière présidentielle est celle du sur-place. Le sur-place des projets annoncés à grands frais médiatiques, mais qui restent au “stade embryonnaire de simples maquettes”. D’autres, à peine démarrés s’arrêtent, sans que la moindre explication ne soit apportée aux populations auxquelles ces projets sont censés être destinés. 
Au nombre de ces projets jusqu’alors sans lendemain, on pourra citer pêle-mêle, l’université du bois à Boué dans la province de l’Ogooué Ivindo, la construction des universités à Port-Gentil et à Mouilla dans les provinces de l’Ogooué maritime et de la Ngounié.

À Libreville, le projet symbolique de cet “échec patent” est sans doute la construction de la Marina entre l’hôpital Jeanne Ebori et le Port Môle sur le front de mer. Les montagnes de sable aujourd’hui gagnées par la végétation, les blocs de pierres et de béton jonchant partout le sol témoignent désormais de “l’abandon d’un projet pourtant vanté à souhait comme transformateur. Quelle chimère” !

La chimère est encore plus hallucinante pour les questions de chômage et autres. Lors de son discours à la nation du 31 décembre 2017, le président Ali Bongo Ondimba avait pourtant annoncé que 2018 serait une année du concret avec la création de 10.000 emplois-jeunes. Plus de deux ans après, les chiffres du chômage chez les jeunes atteignent des sommets record avec l’aide de la crise sanitaire actuelle, plus de 36 % selon des données officielles.

 

Un boulevard inutile ?

 

Comment comprendre qu’avec un parlement totalement acquis à sa cause et des administrations pilotées par des partisans du pouvoir, le gouvernement ne parvienne toujours pas à matérialiser la vision de transformation du Gabon voulue par le président Ali Bongo ? Sont-ce les effets de l’usure des postes le plus souvent “acquis par complaisance amicale que par méritocratie” ? À quoi servent alors les nombreux prêts contractés ces dernières années auprès des bailleurs internationaux pour la réalisation des infrastructures de base, aggravant ainsi la dette publique du pays qui atteint des niveaux inquiétants en dépit de nombreux accords de rééchelonnement ? Questions qui taraudent l’esprit des Gabonais.

Dans tous les cas, “l’incapacité” du gouvernement ne saurait s’expliquer, alors qu’il dispose de toutes les manettes pour agir au bénéfice des populations accablées par la misère. Toutefois, pour le gouvernement OSSOUKA, le président de la République attend les résultats concrets.

 

 

CNN

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1 Commentaire

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  • Très belle analyse

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