[Gabon] Union nationale : la fin de l’histoire ? 

 [Gabon] Union nationale : la fin de l’histoire ? 
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La question préoccupe désormais de nombreux militants du principal Parti d’opposition au Gabon, après la confusion et les clivages observés lors du dernier Congrès qui s’est soldé récemment par un fiasco à Libreville. Réuni du 5 au 7 décembre dernier, le parti créé il y a dix ans avec le concours d’André MBA Obame n’a pas réussi à se trouver un nouveau président pour remplacer Zacharie  Myboto. 

Longtemps attendu comme le moment de redéfinition des équilibres politiques dans le cadre de la présidentielle de 2023, le Congrès de l’Union Nationale a produit des résultats contraires. Et la confusion aura été à l’image même de ce qu’est devenu au fil des ans, l’Union nationale, considérée jusqu’ici comme le principal Parti d’opposition au Gabon, du moins en apparence. L’UN dirigée par Zacharie Myboto depuis sa création en 2010 a perdu progressivement de nombreux cadres qui sont allés faire valoir leurs compétences ailleurs.

 Il n’en reste plus que Zacharie Myboto  et Casimir Oyé MBA, deux derniers barons dont la “fossilisation” politique s’aggrave sous l’effet du temps, sans qu’ils n’aient véritablement réussi à hisser le Parti sur une échelle crédible. Puisqu’au nom des choix parfois suicidaires et des alliances contre nature, le Parti n’est jusqu’ici parvenu à s’assurer une implantation véritable à travers le Gabon. 

Pour tenter de le repositionner sur l’orbite de la présidentielle de 2023, le Congrès organisé à Libreville du 5 au 7 décembre dernier devait aboutir à la désignation d’un nouveau président. Avec un nouveau visage, cela aurait insufflé un nouveau dynamisme à l’UN. Mais seul candidat en lice, toute chose contraire aux principes même de la démocratie chère au fonctionnement d’un Parti, Paul-Marie Ngondjout qui partait pour ce poste n’a pu faire l’unanimité parmi les congressistes. 

Décidément, l’arrière-goût de sa filiation avec sa belle famille Myboto a joué en sa défaveur. Les participants n’ont pas voulu perpétuer l’ombre du beau-père Zacharie Myboto à travers son gendre  Ngondjout. Ce qui aurait constitué un simple changement de façade. De toute évidence, les Myboto avaient déjà choisi leur candidat qu’ils ont tenté de faire adouber par la caution d’un Congrès aux allures de manigance. Sinon comment  Myboto aurait-il pu faire autrement, lui qui, durant des décennies a été formé à de tels rouages au Parti démocratique gabonais ? C’est cette gestion familiale des partis politiques très en vogue au Gabon, que les militants ont semblé rejetés à travers un clivage qui risque, si ce n’est pas déjà fait, de laisser des plumes. 

Au fond, ce deuxième Congrès semble avoir acté l’éclatement d’un Parti devenu exsangue à l’épreuve du temps. Et même si un Congrès extraordinaire est prévu dans trois mois pour le choix du nouveau président, le vers de la manifestation est déjà dans le fruit. Autant dire que l’UN n’est désormais plus qu’un Parti en sursis. 

CNN
 

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