[Gabon]Agressions sexuelles à la prison centrale : une opération planifiée ?

Incarcérés depuis novembre dernier dans le cadre de l’ « opération scorpion » destiné à lutter contre les détournements d’argent public, certains anciens hauts responsables d’administrations, en plus des conditions de détention exécrables feraient l’objet d’agressions sexuelles à la prison centrale de Libreville.  Leurs Avocats n’ont cessé depuis quelques semaines de multiplier des sorties médiatiques pour dénoncer ces pratiques.

Volonté de nuire et d’humilier au maximum les membres de l’association des jeunes émergents volontaires, du moins ce qu’il en reste encore aujourd’hui, la prison serait un instrument idéal pour acculer, accabler au mieux, Bruce Laccruche Alihanga, l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo et tous ses sociétaires.

Parmi ceux qui font l’objet d’agressions sexuelles, donc de sodomie planifiée, il y aurait l’ancien député du deuxième arrondissement de la commune de Franceville par ailleurs ancien ministre des Transports, Justin  Ndoundangoye, et Patrichi Tanasa, ancien directeur général de Gabon  oil company.

Pour tirer la sonnette d’alarme sur ces pratiques qui déshonorent  criardement  l’image de la justice dans un État qui se réclame pourtant de droit, leurs Avocats multiplient depuis plusieurs semaines, des points de presse, dénonçant, des actes de tortures sur leurs clients et leurs conditions de détentions lamentables, alors même qu’il existe au sein de cette plus grande prison du pays, un quartier réservé aux hauts commis de l’Etat. 

La multiplication de ces sorties médiatiques a été tellement embarrassante que le procureur de la république près le tribunal de Libreville, André Patrick Roponat a été obligé de menacer les Avocats qui selon lui outrepassent leur droit de défendre les accusés. 

Le discrédit de « scorpion » 

Voilà des pratiques qui, si elles étaient avérées, viennent donner du grain à moudre à tous ceux qui ne cessent de dénoncer depuis le début de cette affaire, un dossier sensiblement politique dans le seul but d’un règlement de comptes entre des faucons dans les couloirs du palais du bord de mer. Car quelque soit la gravité des crimes économiques qu’ils aient pu commettre, la loi stipule que nul ne peut être détenu et torturé arbitrairement.  Surtout pour des personnes encore en détention préventive et dont aucune culpabilité n’a encore jusqu’ici été prouvée. Voilà des actes qui viennent remettre en cause, le sérieux même de l’opération scorpion dont l’objectif initial était d’assainir la gestion de l’administration publique. 

Surtout aussi que le procureur, plutôt que de lancer une enquête sur ces allégations qui plombent l’image d’une prison peu ou presque pas soucieuse des droits humains, choisit de simples menaces contre des Avocats dont la vocation du serment est justement celle de défendre. C’est dire que devant ces accusations d’une gravité extrême, la bataille de la justice n’est plus seulement de condamner à tout prix des présumés coupables, mais de sauver son image malmenée par des soupçons d’une justice aux ordres, notamment dans sa manière de conduire ce dossier.

CNN     

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