[Gabon]Baccalauréat 2019-2020 : 1500 candidats radiés des effectifs pour fraude.
Nettoyage des fichiers, réforme du mode d’évaluation, etc. Le secteur de l’Éducation nationale connaît depuis quelques mois, un coup de balai, avec l’arrivée du ministre, Patrick Mouguiama Daouda, décidé à redorer l’image réputée d’une école au rabais. Surtout pour le Baccalauréat dont plus de 1500 candidats frauduleusement inscrits, viennent d’être radiés de la liste.
Purge, nettoyage, coup de balai, les expressions ne manquent pas pour qualifier la politique du ministre de l’Éducation nationale, Patrick Mouguiama Daouda qui, depuis son arrivée à la tête de cette administration, ne cesse d’impulser des réformes pour rehausser le blason de l’école gabonaise.
Pour joindre l’acte à la parole, il vient de rayer de la liste, les candidats soupçonnés d’avoir été frauduleusement inscrits au baccalauréat 2020. Et cela au moyen d’un trafic de notes, en complicité avec certains chefs d’établissement, dont la grande majorité exerce dans le privé. Plus de 1500 candidats ont donc été mis sur la touche, à quelques jours seulement du début de l’examen.
Patrick Mouguiama Daouda n’en est pas à sa première action du genre. Il y a quelques mois, l’homme avait proposé un nouveau mode de calcul dans l’évaluation des candidats au Bac. Selon ce nouveau mode de calcul, l’admission à cet examen devrait désormais prendre en compte, 70 % des notes au baccalauréat et 30 % des issues des contrôles en classe.
La mesure bien que contestée par les élèves des classes de Terminale, avait été saluée comme courageuse car elle vise quelque peu à redonner crédibilité à un diplôme, qui connaît depuis quelque temps, une certaine dévaluation. Surtout au regard du nombre croissant des Bacheliers, pour l’essentiel, sans niveau réel. D’où la baisse notable du niveau de formation en général dans le pays, y compris même au supérieur, les mêmes causes produisant les mêmes effets.
Avec ce coup de pied dans la fourmilière, Mouguiama Daouda, armé de courage, met donc à nu, une pratique qui contribue à déprécier le système éducatif gabonais depuis belle-lurette. Car les établissements scolaires, privés surtout, semble avoir laissé de côté, les exigences d’évaluation des compétences des apprenants au profit de l’argent. Mais pourra-t-il seulement aller jusqu’au bout de ce nettoyage salvateur comme le lui réclament les syndicats des enseignants ? Là est désormais toute la question et gare au triomphalisme avant l’heure, car l’euphorie de cette nature, on en a déjà vu avec des affaires parfois classées sans suite au Gabon.
CNN