[Gabon]Baccalauréat 2020 : pour quel diplôme ?
Après une année troublée, les candidats au Baccalauréat session 2020 ont finalement débuté leur examen le 20 août dernier. Finies donc les inquiétudes qui planaient autour du spectre d’une année blanche. Et au regard de la tendance des admissions de masses observée depuis quelques années, on s’attend encore d’ici quelques jours, à une vague importante de nouveaux bacheliers à la rentrée prochaine. Mais pour quel diplôme au finish ?
C’est la question qu’on est en droit de se poser. Surtout au regard du déroulement d’une année troublée par de nombreux événements qui ont rendu presqu’impossible, le déroulement normal du calendrier scolaire. D’abord, la chienlit provoquée par les soupçons d’enlèvements des enfants aux abords et à l’intérieur des établissements en janvier dernier. Une agitation qui avait donné suite à un climat d’insécurité, obligeant ainsi le gouvernement à suspendre les cours pendant plus d’une semaine.
Les cours à peine repris timidement seront ensuite suspendus en mars dernier au plus fort des restrictions liées à la lutte contre la pandémie de Coronavirus. Le pic de la maladie n’ayant pas été atteint en juin dernier, le gouvernement décrète alors les vacances pour toutes les autres classes, sauf pour les Tle dont les élèves reprennent les cours le 20 juillet en préparation de l’examen du Baccalauréat qui aura lieu un mois plus tard. C’est-à-dire, le 20 août. Il sera question durant un mois, de survoler le programme comme d’habitude. Car rattraper plus de 4 mois de cours et assimiler tous les chapitres prévus à cet effet en un mois, l’impossibilité est de taille. Qu’importe, l’essentiel pour le gouvernement aura été atteint, éviter une année blanche, quitte à la valider dans sa vacuité.
Concrètement, après plus de 4 mois passés à la maison pour une année scolaire morcelée, les candidats au Bac de cette année attendent fièrement les résultats d’un diplôme dont la crédibilité aux yeux de l’opinion semble déjà largement entamée. Surtout quand on imagine déjà la complaisance dont feront montre les enseignants, qui sans doute, ne manqueront pas de tenir compte de la caractéristique d’une année dont on sait qu’elle n’a pas été des plus normales.
La vérité, c’est que les années scolaires au Gabon depuis plusieurs années, n’ont plus jamais connu un déroulé normal. Du primaire au supérieur, le rafistolage des calendriers gravement troublés par les grèves des enseignants, des apprenants ou encore de tout autre crise est devenu monnaie courante dans l’école gabonaise, dont le niveau dévalué est désormais déploré de façon notoire. Tout cela avec la prime à la réussite accordée au nombre d’admis qu’à la qualité de ces derniers. Pour avoir compris que leur promotion dépend de l’exorbité des chiffre que de leur qualité, la plupart des chefs d’établissements n’hésitent pas à recourir à la corruption des collèges de jurys pour gonfler subrepticement leurs taux de réussite, envoyant chaque année au supérieur, des vagues importantes des bacheliers qui au fond, ne valent absolument rien.
CNN