[Gabon]CND : QUELLES PERSPECTIVES ENTRE IMMOBILISME ET ERREMENTS
Dans sa parution du mercredi 26 février 2020, le journal l’Union avait pour titre ”CND COQUILLE VIDE”. Le dialogue politique d’Angondjé avait déjà, lors des débats suggérés la suppression du CND, mais le rappel opportun du processus de création de cette instance par le canal de la loi référendaire de 1994 a freiné les élans de ceux qui étaient pressés d’en découdre.
Le CND, est donc resté en place, en se voyant attribuer des nouveaux pouvoirs et en obtenant son droit de poursuivre sa mission d’instance de régulation. Il reste cependant, que deux ans après le dialogue politique d’Angondjé, le gouvernement n’a pas cru bon de faire aboutir la nouvelle loi constitutive attendue par tous.
Bien au contraire, des éléments de complication nouveaux sont apparus tel que la décision de nomination du Président du CND, et cela, à contrario des dispositions de la loi en vigueur qui stipule que le Président du CND est élu par ses pairs. Par la suite, le CND est devenu une institution dont l’existence est très volatile, presque hors la loi ainsi que cela apparaît à travers le renvoi par la commission des lois de l’Assemblée nationale du projet de loi présenté par le gouvernement au mois d’octobre 2019. Pendant les vingt premières années cette institution semble t-il, n’aura connu en réalité qu’une existence anecdotique.
C’est au mois de décembre 2015 que le Président Ali BONGO ONDIMBA va engager une nouvelle initiative visant à remettre en route cette institution, ceci en convoquant la première assemblée plénière élective le 26 décembre dans une salle de commission de l’Assemblée nationale ; l’objectif poursuivi étant de donner de la visibilité à cet organisme chargé de réguler le débat démocratique au Gabon.
Une première assemblée élective qui va consacrer l’élection de Me Séraphin NDAOT par ses pairs. Les autres membres du bureau seront eux élus en février 2016.
Ainsi très rapidement au fil des mois et des années l’action du Président NDAOT va s’inscrire selon certains leaders politiques, dans une dynamique de crise permanente en raison de son irascibilité à l’égard des autres membres du bureau issus pourtant comme lui du principe définit par la loi de la parité majorité, opposition. Au point qu’au bout d’à peine un an, plusieurs membres du bureau pourtant régulièrement rémunérés seraient mis à l’écart par décision unilatérale du Président du CND et, à l’ouverture de l’assemblée plénière du 25 Février 2020 il n’y aurait plus en activité que deux membres du bureau de l’assemblée paritaire à savoir le Président et son vice président.
De ce point de vu, on ne s’étonne pas du questionnement récurrent tant des membres de l’assemblée paritaire que de l’opinion sur l’état de morbidité avéré du Conseil National de la Démocratie.
Au demeurant, de 2015 à 2020, sur le plan intellectuel comme sur le plan politique, cette instance qui rassemble plus de 70 partis politiques de la majorité et de l’opposition n’aurait produit nous laisse entendre un responsable de parti politique, ni avis à l’attention du gouvernement, ni rapports pertinents, ni études susceptibles d’éclairer et édifier les gabonais sur l’utilité de son statut d’organe de régulation de la démocratie au Gabon.
Retenons que par son Immobilisme et son incapacité à répondre et s’adapter aux exigences de la loi et du contexte politique, le CND sera passé à côté de sa mission. Héritière de la volonté exprimée par les participants aux accords de Paris
Affaire à suivre…
ROCK NAR