[Gabon]Communiqué de presse des avocats de Monsieur Brice LACCRUCHE ALIHANGA du mercredi 1er janvier 2020.
la suite de la théâtralisation humiliante et infamante de son arrivée à la prison centrale de Libreville la nuit du 13 au 14 décembre 2019, Monsieur Brice LACCRUCHE ALIHANGA a immédiatement été placé en cellule d’isolement. Cette détention cellulaire est ordinairement réservée aux sanctions disciplinaires en milieu carcéral à la prison de Libreville. Et de façon extraordinaire, l’isolement est affecté aux détenus politiques.
L’isolement est assimilable à de la torture en l’espèce, car Monsieur ALIHANGA est entassé avec deux autres détenus dans une cellule de moins de 9m2 aux murs sales et couverts de moisissure, sans eau, et avec un trou en guise de toilettes, ne garantissant aucune intimité. Tout est fait aux yeux des autres, les odeurs, les discussions et l’absence d’aération empêchent de dormir. Il règne dans la cellule une odeur nauséabonde en raison des excréments qui partagent l’espace exigu, sans compter la prolifération des cafards et autres insectes.
Au-delà de la surpopulation qui n’est plus adaptée à la structure, il y a une volonté délibérée d’humilier et de torturer Monsieur ALIHANGA. Sinon, comment expliquer que, dans un milieu carcéral où existe un quartier affecté aux fonctionnaires, y soit admis tout le monde sauf celui qui a occupé la haute fonction de Directeur de Cabinet du Président de la République ?
Cette pratique dramatique, dénoncée au ministre de la Justice, est en parfaite contradiction avec les engagements nationaux et internationaux du Gabon, notamment les principes fondamentaux relatifs au traitement des détenus adoptés le 14 décembre 1990 tendant à l’abolition du régime cellulaire…
Nous prenons à témoin l’opinion nationale et internationale sur les conséquences incalculables que ces conditions de détention auront assurément sur Monsieur LACCRUCHE qui, depuis quelques jours, présente une affection dermatologique visible à l’oeil nu et souffre d’une otite dont il a du mal à être soulagé.