Décrété par les autorités en vue de contenir la diffusion inquiétante du COVID-19 dans le pays, le confinement du Grand Libreville semble avoir eu du plomb dans l’aile pour sa première semaine. 

Car après 7 jours d’observation, le bilan du confinement instauré par le gouvernement dimanche 12 avril dernier à minuit apparaît largement mitigé. À l’index, l’insouciance et l’irresponsabilité des populations qui ne semblent pas avoir pris la mesure de la grave crise sanitaire et multisectorielle imposée par le Coronavirus dans notre pays. Mais aussi la gestion approximative de cette situation par le gouvernement qui s’est empressé d’appliquer le confinement de Libreville et ses environs, alors même que la mise en œuvre des mesures sociales du président Ali Bongo Ondimba en faveur notamment des populations démunies n’était pas encore effective. 

Tandis que la première journée de lundi avait globalement été bien respectée, l’ouverture prématurée des marchés le lendemain mardi a donné lieu à un mouvement des populations qui se sont bousculées pour acheter la nourriture, faisant fi du respect des mesures barrières contre le Coronavirus. Véritable point de départ d’un confinement minimaliste, fragilisé dans son ensemble par le lancement tardif et la poursuite de la distribution des kits alimentaires et autres bons d’achats avec des manquements graves à l’exemple des manifestations dans certains quartiers oubliés par cette distribution soupçonnée de fraudes par endroits comme vous avez pu l’entendre sur nombreuses antennes.

Et comme si cela ne suffisait pas, les bailleurs, eux aussi ont donné de la voix devant la fermeture du guichet d’enregistrement de leurs loyers par le ministre de l’Économie qui les a renvoyé à la poursuite des formalités via un site internet. Un cafouillage à l’origine des expulsions des locataires par certains bailleurs mécontents de la démarche gouvernementale, mettant ainsi à nu le désordre voulu et entretenu dans le secteur du loyer au Gabon. En plus de ces imperfections, il y aussi les difficultés liées au transport des personnes d’astreinte dans les administrations, certains ayant attendu en vain des heures durant les bus de Sogatra et de Trans Urb mobilisés pour la circonstance avant de rebrousser chemin.

Autant d’imperfections d’ailleurs reconnues par le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale lui-même qui a promis de rectifier le tir, une façon voilée de reconnaître que cette première semaine de confinement n’a pas été bien respectée. Reste à savoir quel a été l’impact de cette première semaine au niveau du COPIL, le comité du pilotage technique qui gère les enregistrements et la prise en charge des malades de cette pandémie du Coronavirus au Gabon.  

CNN