En vigueur depuis avril dernier, l’état d’urgence décrété par le gouvernement pour lutter contre la circulation du Coronavirus expire ce lundi 11 mai 2020, alors que les mesures prises dans le cadre de cet état d’urgence, elles restent maintenues. Ainsi en a décidé le Conseil des ministres, vendredi dernier. 

C’est une fin sans fin. Une décision ingénieuse du gouvernement, qui ne sera plus contraint de passer par le Parlement pour agir ou pour prendre des mesures contre la diffusion du Coronavirus, cette maladie qui, malheureusement gagne du terrain au Gabon. Car en adoptant un projet de texte sur la catastrophe sanitaire, le gouvernement dispose désormais des pleins pouvoirs pour maintenir les mesures de restrictions contre cette pandémie sans passer nécessairement par l’état d’urgence dont il sait pertinemment que les délais accordés par le Parlement restent souvent courts. 

Surtout, après le refus, il y a quelques jours par le Parlement de lui accorder un mois pour la prorogation de cet état d’urgence, les députés estimant que cette prorogation ne pouvait dépasser le délai initial de 15 jours. 

Avec l’état de catastrophe sanitaire, qui reprend presque tout l’esprit de l’état d’urgence, le gouvernement a désormais les mains libres pour interdire par exemple les manifestations ou les rassemblements publics, pour décréter le confinement total ou partiel d’une partie ou de tout le pays, réquisitionner certains domaines pour cause d’une épidémie ou d’une pandémie, restreindre la circulation, instaurer un couvre-feu, etc. C’est en gros, le maintien de l’état d’urgence sans état d’urgence. Et il en sera désormais ainsi toutes les fois qu’une catastrophe sanitaire sera déclarée au Gabon. Adieux la consultation de l’Assemblée nationale et du Sénat puisqu’il n’y a désormais plus que le gouvernement pour décider de l’entrer en vigueur et de la fin d’une catastrophe sanitaire. 

CNN