[Gabon]Coronavirus : les défis du Gabon
Depuis l’annonce d’un premier cas testé positif au Coronavirus, le 12 mars dernier, le Gabon enregistre en moyenne un cas tous les deux jours. À la date de ce dimanche 22 mars, le pays a déjà recensé au total, cinq malades dont un décédé vendredi dernier. Devant cette catastrophe sanitaire qui s’annonce inédite dans le monde et dans notre pays, les défis à relever eux, sont de taille.
Malgré les assurances des autorités qui arguaient partout que le pays était prêt à faire face à cette pandémie de Coronavirus qui ébranle toutes les structures de l’humanité aujourd’hui, les premiers cas enregistrés ont déjà éprouvé le dispositif à cet effet mis en place.
Et s’il est inutile de revenir sur le laxisme qui a prévalu au niveau de l’aéroport de Libreville au point de laisser passer les passagers en provenance de France, alors qu’ils auraient dû être mis en quarantaine systématiquement, les failles sont très vite apparues, notamment dans l’identification et le confinement de toutes les personnes qui auraient été en contact avec les trois cas venus de France. À ce jour, seules leurs familles ont été mises en confinement. Qu’en est-il de toutes les personnes qui auraient été probablement en contact avec leurs familles ?
À cette question, on comprend que la maladie est désormais là diffuse dans la ville. Et les prochaines semaines risquent d’être plus alarmantes qu’on ne l’imagine pas.
Les défis
Le premier défi est de convaincre les Gabonais qui ne semblent pas encore pris la pleine conscience de ce virus, se basant sur des idées reçues du genre le noir ne meurt pas de ce virus ou encore l’exposition au soleil tue le virus. Idées faussement reçues puisque dans les pays désertiques et chauds comme la Mauritanie ou le Burkina Faso, on observe une progression spectaculaire de la maladie avec déjà trois morts au compteur.
Et pour que les mesures du confinement instaurées par le gouvernement aient un effet positif sur la maîtrise de la pandémie, il faut une fermeté notoire du gouvernement. Cela implique que le couvre-feu nuit ne suffit pas. Il faut, au-delà de ce couvre-feu, interdire également les déplacements de la journée, au besoin les encadrer strictement.
L’autre défi, c’est l’approvisionnement du marché, afin d’éviter une pénurie des denrées de premières nécessités donc la conséquence évidente serait la spéculation sur les prix. Cela nécessite l’ouverture des couloirs tout en maintenant la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes. Maintenir, à un rythme peut-être modéré, l’activité économique essentielle à la survie de l’État. Il s’agit d’éviter à l’État, une faillite généralisée dont les effets risquent de déboucher sur la fermeture des entreprises, l’incapacité à payer les salaires, le licenciement massif, etc.
L’exemple chinois
Mais pour que cette lutte contre le Coronavirus soit efficace, le gouvernement doit installer partout dans toutes les rues de Libreville, des pompes mobiles contenant des solutions hydroalcooliques pour le lavage des mains des personnes autorisées à sortir de chez elles. Tout cela va bien sûr avec la distribution du matériel de protection dans les entreprises, dans la rue pour limiter le risque de contamination. Interdire les voyages vers l’intérieur du pays pour contenir la maladie ici à Libreville.
Toutes ces mesures pourraient être taxées de liberticides certes, mais il y va de la vie de la Nation et de la santé de tous. Car si le confinement semble marcher en chine, épicentre du Coronavirus et pays le plus peuplé du monde, avec plus d’un milliards d’habitants, c’est parce que le gouvernement à montré une fermeté qui a contraint des centaines de millions d’habitants à rester chez eux. Et les autorités gabonaises peuvent en faire autant pour une ville d’un peu plus de 700 mille habitants, pourvu que les mesures d’accompagnement suivent.
CNN