[Gabon]Covid-19 : l’enlisement face à l’impossible confinement
En à peine un peu plus de deux mois, le Coronavirus déclaré au Gabon le 12 mars dernier, compte désormais près de trois mille cas d’infection. Le tout accentué par une généralisation de la maladie à travers le territoire face à l’absence d’une véritable stratégie pour contenir la circulation très active du virus désormais dans sa phase communautaire.
Avec ce qui s’apparente désormais à un enlisement de la situation sanitaire aujourd’hui au Gabon, qui enregistre maintenant ses cas par centaine du fait d’une stratégie des dépistages massifs, on est en droit de s’interroger sur la stratégie réelle des autorités pour sortir le pays de ce bourbier. Surtout quand on sait les conséquences sur l’économie avec de nombreux secteurs d’activités à l’arrêt, et donc des familles entières tirant le diable par la queue.
L’interrogation est d’autant plus pertinente qu’elle remet au goût du jour, la nécessité d’un confinement plus strict, seul moyen jusqu’ici pour venir à bout d’une maladie qui n’a encore à ce jour, aucun traitement spécifique.
Or, ayant échoué à nourrir les quelque huit cent mille âmes qui peuplent le Grand Libreville, ne serait-ce que pour un mois, le gouvernement qui dit faire preuve de réalisme, s’en remet à la discipline et à la responsabilité individuelles de chacun pour contenir la maladie.
Il y a manifestement un échec notoire des pouvoirs publics qui s’en remettent à la responsabilité des populations, lesquelles, dans l’inconscience généralisée et tenaillées par la faim, se voient obligées de braver les gestes barrières pour aller chercher leur pitance quotidienne. Et avec la métastase de la maladie qui s’étend désormais jusque dans les villages, il faut craindre que le pic annoncé pour ce mois de juillet ne soit atteint sans aucune stratégie de lutte efficace en face.
Au contraire, au rythme actuel des contaminations communautaires, si rien n’est fait pour casser cette chaîne, la pandémie risque de côtoyer notre quotidien pendant au moins deux à trois ans, sinon plus. D’ailleurs l’OMS, l’organisation mondiale de la Santé a déjà prévenu que le virus n’était pas prêt à disparaître maintenant. Seuls les pays disciplinés pourraient parvenir à juguler la situation, alors que le Gabon lui, jusqu’ici cherche encore sa stratégie, plus de deux mois après l’apparition de la maladie sur son sol. On est encore loin, alors très loin du bout du tunnel.
CNN