[Gabon]Dossier Tourisme : Agatour, la locomotive gabonaise du tourisme

Le secteur touristique s’est offert avec Agatour, le moyen de mieux vendre la destination Gabon. L’on parle d’un établissement public à caractère industriel et commercial, placé sous la tutelle technique du ministère en charge du tourisme, et  qui a pour mission de booster le développement du secteur touristique en lui donnant les moyens d’être un maillon fort de la diversification de l’économie gabonaise.

Baleine à Bosse à Mayumba

Partie intégrante du plan stratégique Gabon émergent (PSGE) tel qu’édicté par le chef de l’État Ali Bongo Ondimba, Agatour permet à ce jour d’améliorer l’offre nationale touristique avec pour résultat majeur, le positionnement du Gabon sur trois axes majeurs: l’écotourisme, le tourisme d’affaire et le tourisme évènementiel.

Ainsi, l’Agatour doit intervenir à plusieurs niveaux de la chaîne touristique nationale. Elle a pour mission entre autres de valoriser la politique du gouvernement en matière touristique, en l’assistant dans la mise en œuvre des politiques publiques en matière de développement touristique, tout en favorisant un environnement d’affaire en vue de booster ce secteur.

 

Il convient de relever que l’agence est habilitée à adapter l’offre touristique gabonaise à la demande nationale et internationale.  Cette action nationales multiforme de l’Agatour va indubitablement se traduire par l’accompagnement des acteurs publics et privés en vu d’accroître leur compétitivité économique. L’Agatour devrait également assister les porteurs de projets publics et privés dans le cadre des conventions spécifiques.

Buffles dans un Lac

Ce rôle de l’Agence se résume aussi dans la production des outils et documents d’orientation de l’activité touristique. Toute chose qui concoure au développement et à l’attractivité de la destination Gabon via d’autres segments tels que ceux du voyage et de l’hôtellerie.

 

 

 

 

Interview avec le Directeur Général de l’Agence gabonaise du Tourisme (Agatour), Christian Mbina.

                                          « Nous avons entamé l’élaboration d’un tableau de bord (…) »

Le gouvernement gabonais dans un souci de promouvoir le secteur touristique, a pris la décision de créer l’Agence gabonaise du Tourisme (Agatour). Se trouvant à la pointe de ce secteur, cette agence est entourée de plusieurs missions parmi lesquelles celles d’organiser et d’orienter le développement du tourisme au Gabon. Gabon Quotidien a rencontré son Directeur Général, Christian Mbina avec qui, on aborde plusieurs questions dont en voici la teneur.

Mbina Christian Directeur General Agatour

Gabon Quotidien : Au regard de toutes les potentialités dont dispose le pays, sur quoi travaillez vous aujourd’hui pour améliorer l’attractivité de la destination Gabon ?

Christian Mbina : Le challenge est grand, nous avons trouvé juste quelques jours avant notre nomination, les journées nationales du tourisme qui devaient aboutir à une stratégie nationale, donc tout de suite l’on prend le train en marche pour appuyer la définition des stratégies à suivre pour l’implémentation du plan stratégique nationale du Tourisme, concevoir et mettre en œuvre la promotion de la destination Gabon en définissant les actions à finalyser et accompagner sa réalisation. Nous avons entamé l’élaboration d’un tableau de bord pour conduire la réalisation d’un plan de Marketing de la destination Gabon.

Le tourisme étant un secteur transversal aux autres administrations, nous entamons des discussions avec celles ci pour qu’elles prennent en compte leur impact sur le développement du tourisme dans leurs secteurs. En matière de plaidoyer, nous préparons et élaborons les arguments pour influencer les tierces parties en faveur du plan stratégique national du tourisme

En matière d’outils, nous sommes en train de concevoir et mettre en fonctionnement plusieurs d’entre eux dont :

Un système périodique d’élaboration des statistiques; un site web interactif; une application mobile; la carte touristique; un système de certification de qualité pour les activités touristiques; un annuaire interactif des exploitants d’activités touristiques; un Plans de viabilité des circuits touristiques. Et notre Participation aux différents salons internationaux pour mettre en lumière la destination Gabon.

Gabon quotidien : Les investissements ne sont pas souvent à la hauteur de la diversité touristique du Gabon. Peut-on connaître les mesures que vous préconisez pour attirer davantage les IDE notamment dans le secteur ?

Christian MBINA : En général, les investissements au Gabon sont régis par un Code des Investissements. Ce Code résulte de la loi 15/98 du 23 juillet 1998. Cependant, soucieux d’encourager les investissements touristiques, les autorités gabonaises ont pris en 2000 le « Régime applicable aux investissements touristiques », un texte décrivant des mesures incitatives pour les partenaires privés désireux d’investir dans les activités touristiques. Les mesures contenues dans ce Régime s’appliquent à deux types d’entreprises :

Les entreprises classées et homologuées par l’administration en charge du Tourisme; et les entreprises participant de manière exclusive à un projet homologué par l’administration en charge du Tourisme.

Les objectifs recherchés par l’application de ce régime sont :

Amener les petites et moyennes entreprises touristiques à prendre progressivement le relais de l’État ; renforcer les capacités financières et commerciales de l’économie touristique gabonaise ; développer la présence du Gabon à court terme dans le marché touristique mondial.

Les mesures d’encouragement proprement dites sont constituées de trois (3) groupes : les facilités administratives, douanières et fiscales.

a) Les facilités administratives offertes par l’État aux promoteurs des entreprises de tourisme se résument :

Au concours de l’État pour le désenclavement des zones où les entreprises désirent s’implanter ; à la facilitation de l’entrée des touristes sur le territoire national par l’institution d’un visa touristique, nous avons déjà, la mise en place du E-Visa pour démontrer ce engagement; à la sécurisation et protection des sites touristiques et des touristes ; à la  création et à l’entretien d’un corps d’éco-guides pour encadrer et guider les touristes, nous avons entamé des discussions avec les anciens guides pour la mise à niveau; à l’attribution aux nouvelles entreprises de tourisme d’un temps d’antenne gratuit à la radio et télévision nationale pour les émissions de promotion durant les trois premiers mois de leur exploitation.

b) Les facilités douanières : les entreprises de tourisme bénéficient sur une durée de dix (10) ans, d’une exonération des droits de douanes et taxes perçus à l’importation sur les matériels et outillages, les biens d’équipement et moyens de transport touristiques à l’état neuf et destinés au développement de leur exploitation.

c) Les facilités fiscales sont:

L’exonération pendant les huit (8) premières années d’exploitation de l’impôt sur les sociétés pour les personnes morales et de l’impôt sur le revenu des personnes physiques pour les entreprises individuelles ; l’imposition pendant les huit (8) premières années sur la moitié du bénéfice imposable pour les personnes morales et sur les bénéfices industriels et commerciaux pour les personnes physiques ; la possibilité pour les entreprises à vocation touristique d’imputer les pertes constatées pendant les périodes d’exonération sur les bénéfices réalisés pendant les trois années suivant la période d’exonération;

Le non-paiement de l’impôt sur le revenu des personnes physiques pendant la période de construction et la première année suivant la construction du projet  homologué par les employés non-résidents. Ce taux est en outre réduit pour les huit années suivantes ; l’exemption de la contribution des patentes pendant les cinq (5) premières années d’exploitation ; l’affranchissement de l’impôt foncier pendant dix (10) ans à compter du 1er janvier de l’année qui suit celle de leur achèvement pour les constructions nouvelles; l’exemption de la contribution financière des propriétés non bâties, de la taxe sur les terrains, de la taxe spéciale immobilière sur les loyers et de la taxe sur les biens  de main morte ; l’exemption pendant la période d’application du régime privilégié du paiement de tout autre impôt ou taxes créés après l’entrée en vigueur de l’ordonnance.

Précisons que le montant minimum de l’investissement pour bénéficier de ces facilités s’élève à Huit cent millions  (800 000 000) fcfa pour l’instant mais les recommandations des journées du tourisme demandent de revoir cette somme et la ramener autour de 150 millions.

Gabon Quotidien : Dans d’autres pays, les agences comme la vôtre travaillent en étroite collaboration avec des tours opérateurs (TO) afin d’améliorer justement les visites touristiques. Peut-on savoir quelle est votre stratégie avec ces derniers ?

Christian MBINA : Il y a un gros travail de fond qui se fait, et dans nos objectifs de promotion et de diversification des partenaires, nous sommes en train de refaire notre carnet d’adresses. Mais je préfère concrétiser avant d’en parler ici.

Gabon Quotidien : Votre mot de fin ?

Christian MBINA : Le tourisme est un secteur transversal, dont l’administration du tourisme n’assure que le management, l’encadrement et le développement stratégique. Pour développer ce secteur, nous avons besoin de le panser (soigner) et le repenser (réfléchir). C’est à dire que tous les autres secteurs qui ont un impact particulier sur ce secteur économique important doivent s’y mettre, je pense entre autres à :

L’immigration avec sa politique d’émission de visas et de réception à l’aéroport, les municipalités avec la qualité des transports urbains privés, les travaux publics pour l’amélioration des tronçons routiers, la santé avec les hôpitaux capables de réagir aux premiers soins, l’économie avec une vraie analyse des différentes taxes (taxes aéroportuaires, taxes de carburant etc.) qui ont un très gros impact sur le prix des billets mais aussi qui peuvent déclencher l’aéroport de Libreville comme étant un hub aéroportuaire, au vu de sa position stratégique au cœur de l’Afrique Centrale, au centre du continent, il nous faut avoir une réflexion inclusive pour déclencher ce secteur. Nous allons engager des discussions avec ces différents secteurs.

 

Par Alain Michel Mbinah Mbinah

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