[Gabon]Droits Humains : la femme gabonaise au cœur des réflexions

Le Gabon a célébré ce jeudi 5 mars dernier, la journée internationale de la femme sous le thème : « Levez-vous pour les droits des femmes ». Cette journée, qui a donné lieu à plusieurs ateliers, était surtout une occasion pour revisiter le chemin parcouru par le Gabon plusieurs années après le lancement de la décennie de la femme sous l’impulsion du Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.
Les différents panélistes qui se sont succédés pour débattre ont, comme il fallait s’y attendre, mis en avant la femme gabonaise face à ses difficultés multiformes à se réaliser. Il s’en est s’agit de voir et d’analyser au plus près les difficultés de la femme à concilier sa vie professionnelle et sa vie familiale. Toute chose qui passerait par une implication des hommes beaucoup plus souvent dans des travaux domestiques. Mais à l’allure où vont les choses, peut-il en être autrement ?
À ce niveau, la société gabonaise n’aura aucun mal à se flexibiliser à la vision conventionnelle des droits de la femme. On parle tout de même d’un pays qui a, contrairement aux autres pays du continent, compris qu’il fallait davantage accorder une place particulière aux femmes dans les plus hautes sphères décisionnelles du pays. Décennie de la femme oblige.
Même si aujourd’hui au Gabon, on a l’impression que seule la femme urbaine bénéficie de tout l’arsenal juridique prévu par le législateur gabonais pour une plus grande émancipation de la femme. Et à ce niveau, des questions demeurent. Par exemple, comment donner plus d’accès aux femmes dans le système financier en vue de soutenir leurs activités génératrices de revenus ? Dès lors qu’on ne peut occulter l’existence d’une certaine discrimination à ce niveau surtout pour les femmes vivant dans l’arrière-pays.
Selon le Ministre de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou, il faut aller au-delà du système bancaire ou financier, qui lui peut défaillant à tout moment, le cas du FNAS, pour arriver à créer un écosystème qui puisse permettre aux femmes d’absorber les financements en ayant une certaine pérennité de leurs actvités.
Tout l’intérêt réside donc dans cette approche qui implique une plus grande collaboration entre le gouvernement et les ONG de la société civile, qui militent pour la défense des droits de la femme compte tenu de leur omniprésence sur le terrain. Cela suppose que l’État doit continuer à subventionner ces ONG, qui se plaignent pour la plupart du délaissement de l’État.
La déclaration de Lasséni Dubose, interpellant le gouvernement à reverser leurs subventions aux associations de la société civile était finalement fondée. Car comment continuer à voyager dans l’arrière pays pour sensibiliser les femmes face à leurs droits, et parfois arriver à leur donner des formations s’il n’y a pas d’accompagnement de l’État, premier bénéficiaire de ce travail de fourmis?
Alain Michel