[Gabon]Enlèvement pretendu d’enfants : quand le doute s’installe…

La chienlit observée vendredi derniers dans plusieurs quartiers de Libreville a fini par jeter un doute sur la véracité des faits quant aux cas d’enlèvements avérés ou présumés enregistrés ici et là à travers le territoire national. 

Instrumentalisations, fausses rumeurs, les réactions et les interventions ne cessent de pleuvoir au sujet des cas prétendu d’enlèvements qui polarisent l’actualité au Gabon depuis quelques semaines. Devant l’absence déconcertante des preuves notamment de plaintes des parents dans les commissariats, le gouvernement a très vite conclu aux fausses rumeurs destinées à semer la psychose au sein de la population. Mais cette version officielle, qui peine à convaincre les plus fanatiques du phénomène, a suscité dans l’opinion, l’idée selon laquelle le gouvernement ne joue pas franc jeu sur la question. Ou alors que ce dernier cherche à protéger les commanditaires tapis dans l’ombre en son sein. Car il est dans l’imaginaire collectif des populations le sentiment que les sacrifices humains ou crimes de sang ne peuvent être planifiés que par les tenants d’une parcelle d’autorité et non par quelqu’un d’autre. Et c’est bien cette crise de confiance de la parole publique qui est à l’origine de la chienlit observée le week-end dernier à travers des barricades, de lynchages des innocents et autres dégâts des biens d’autrui dans plusieurs quartiers de Libreville. Des incidents produits pour la plupart à partir de fausses alertes, certains allant jusqu’à imagier des thèses les plus folles comme le nombre de mille enfants demandé à certains criminels. Et dire que le Gabonais a atteint un tel niveau de bête brute par l’effet des masses manipulées, il se pose réellement un problème d’éducation populaire pour repartir aux sources de la raison au cas où celle-ci nous aurait déjà abandonnés. Sinon que fait-on des deux morts enregistrés et dont le sang tache aujourd’hui les mains de la foule ? Que va-t-on faire de ces familles endeuillées innocemment ? Comment battre, tuer et brûler un père devant ses enfants qu’il est allé chercher à la fin des classes, le confondant à un enleveur d’enfant ? Un enfant de deux ou trois ans à l’arrière de la voiture de son père, peut-il faire entendre raison à une meute de grévistes enragés qui s’abattent sur son papa ? À ces questions, on comprend alors que le fond a été touché vendredi dernier et que le problème actuellement n’est plus tant la manipulation qu’on brandie à souhait aujourd’hui. Il revient à l’État de recourir au monopole de la violence légitime pour punir avec sévérité, les auteurs de cette justice populaire aveugle. Car il y va de la sécurité des personnes et de leurs biens, afin que pareille folie ne se reproduise plus.  

CNN

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