[Gabon]Enlèvements d’enfants : le devoir de responsabilité commune 

Face aux rumeurs avérées ou infondées d’enlèvements d’enfants, le gouvernement a démenti, sans gant, pointant du doigt, les simples fausses informations, aucun parent n’ayant jusqu’ici porté plainte. 

La chienlit enregistrée le vendredi 24 janvier dernier dans la plupart des quartiers de Libreville, la capitale gabonaise avec la mort des innocents et la destruction des biens d’autrui par une croisade d’élèves enragés devrait, au-delà, du démenti officiel du gouvernement qui conclut aux simples rumeurs, nous emmener à nous poser de bonnes questions. 

Comment les écoliers en sont-ils arrivés subitement à se transformer en de véritables monstres aujourd’hui avec le sang de deux innocents sur leurs mains ? Comment expliquer que des signalements d’enlèvements d’enfants aient eu lieu le même jour, et au même moment dans plusieurs endroits de Libreville, quand on sait que les forces de l’ordre et de sécurité, et même toute la ville étaient déjà en alerte ce jour-là ? Qui pourrait avoir été à l’origine de cette synchronisation de ces fausses alertes ? Si fausse alerte il y a eu, à qui devait-elle profiter et dans quel intérêt ? 

Ce questionnement est d’autant plus important que la plupart des élèves ayant participé à cette furie populaire, les filles surtout appréhendées par les services de la brigade des recherches, reconnaissent avoir parfois menti en publiant de fausses images justes pour contenter leur entourage parce qu’elles étaient rentrées à la maison tardivement. Un alibi crédible pour apaiser désormais la colère des parents par certaines filles, qui une fois sorties des cours plutôt que de rentrer directement, se complaisent dans d’autres escapades pour se présenter à la maison vers 20 ou 21 heures. 

Voilà qui devrait mettre la puce à l’oreille des parents qui doivent, par souci de vigilance, prendre attache avec les responsables d’établissements et le corps enseignant à travers les emplois du temps de leurs enfants pour avoir la traçabilité des mouvements de ces derniers entre la maison et l’école. Ce devrait être en gros un problème de responsabilité commune entre parents, enseignant et l’État dont le premier devoir est de protéger justement ses citoyens. 

Mais la protection des citoyens passe par des mesures de contrôle strict, interpeller par exemple tout mineur ou élève en uniforme aux heures indues. Fouiller systématiquement les petits taxis, les véhicules particuliers, et même ceux de fonctions de fonctionnaires avec plaque bleue. Arrêter et condamner avec de peines exemplaires, tous ceux dont la culpabilité d’enlèvement d’enfants ou de tout autre crime du genre aura été établie.

Car la colère aveugle de la foule ne se nourrit aussi que de ce sentiment d’impunité dans un Gabon où les scandales de crimes de sang n’en finissent plus d’inquiéter les populations avec la montée d’un banditisme déjà ambiant dans la plupart des quartiers populaires. Devant cet avilissement généralisé de la société, notre rôle de médias n’est pas de dénier la montée exponentielle de la criminalité injustifiée qui a cours actuellement dans notre pays, mais plutôt d’éveiller la responsabilité tous azimuts de cette même société, bien que tout le monde ne semble jeter l’anathème aujourd’hui que sur le seul gouvernement dont la communication mal pensée et inadaptée au contexte aura été aussi un des éléments déclencheurs de la colère à laquelle nous avons assistée. Alors que notre société est foncièrement encline au crime qui nous dégrade, il nous appartient à tous de jouer, chacun sa partition pour sortir de cette déchéance. C’est le credo de tout pays qui se veut réellement havre de paix. 

CNN

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