[Gabon]Fonction Publique : le code du travail s’ouvre à une nouvelle plénière.
Le taux de chômage au Gabon dépasse largement les 40 % pour bien des raisons. Le projet de réforme du code du travail reste et demeure, un passage obligé pour sauver les emplois tout en créant d’autres. D’où l’ouverture ce lundi 03 février 2020, d’une nouvelle plénière en vue de son adoption future. Et ce, selon les principes de la convention n° 144 de l’OIT.
L’accroissement du chômage au Gabon tient compte des nombreux licenciements pour des motifs économiques liés notamment aux déboires de l’industrie pétrolière, au poids de la dette intérieure, à la frilosité du marché ainsi qu’à l’inadéquation formation-emploi. Autant de réalités que le nouveau code du travail se propose d’intégrer, afin d’être finalement un instrument utile à toutes les parties. Il était pour cela primordial pour le ministère de tutelle, d’asseoir à nouveau une communication autour de ce nouveau code qui a, à la surprise générale, suscité un mouvement de contestation juste après le Forum sur sa réforme où toutes les parties prenantes y étaient représentées.
On n’en est pas aujourd’hui à cette plénière qui doit permettre de délivrer la bonne information à tous ceux qui seraient encore dans les nuages, d’autant plus qu’on en parle depuis 2015 avec l’engagement de sa réécriture en 2019. Et la concertation avec qui a prévalu du 15 au 19 août 2019 avec les travailleurs, avait justement permis de recueillir leurs contributions.
Toute chose qui fait dire qu’on parle d’un projet de réforme qui est, à ce jour, bien connu des partenaires sociaux et du gouvernement, d’où la nécessité de dépasser pour cette énième plénière les positions marginales de certaines confédérations syndicales qui ont à bien des égards oublié les enjeux réels de cette réforme du code du travail. Discuter oui, mais il va falloir avancer pour une adoption prochaine dudit code dont la résultante majeure n’est autre que la préservation des emplois dès lors qu’il ouvre à une négociation directe entre l’employeur et l’employer dans des moments de crise en leur donnant la possibilité de réduire soit la durée du travail et donc du salaire également. Objectif : éviter les licenciements en série souvent observés en cas de crise. Les situations de crise sont mêmes devenues un prétexte pour les employeurs, qui en profitent pour réduire leurs charges sociales à de telles occasions.
C’est dire que le Gouvernement à travers son Ministère de la Fonction Publique souhaite que les travaux de cette plénière soient inscrits dans les principes rappelés de la convention n° 144 de 1976 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur les consultations tripartites relatives aux normes internationales du travail. En termes d’équité et de transparence, rien n’a été laissé au hasard par la tutelle qui a ce matin distribué à chaque partie : une synthèse détaillée sur les apports de la réforme en plus d’une présentation, un tableau comparatif détaillé de la loi 1994 modifié par les lois 2000 et 2010 ainsi que par le projet de loi 2019 qui précise les modifications apportées et les raisons qui en découlent, une copie de la loi réécrite et une copie de la convention n°144 de l’OIT.
Tout est permis de croire à cette nouvelle plénière qui, faut-il le rappeler, vient traduire les efforts engagés depuis plusieurs années pour avoir un cadre du travail plus en phase avec les attentes des masses travailleuses.
Alain Michel Mbinah