[Gabon]Forum Fonction Publique : l’avenir du statut du fonctionnaire, principal enjeu
Quel état des lieux fait-on du cadre juridique de la fonction publique et notamment des questions se rapportant au statut du fonctionnaire ? Analyse.
C’est à cet exercice que vient de se livrer les partenaires sociaux au bout de trois jours d’un Forum commandité par la Fonction Publique et qui s’est avéré une tribune pour tout déballer entre l’Etat et les partenaires sociaux.
La première préoccupation a été finalement de dresser un état des lieux du cadre juridique de la Fonction Publique en terre gabonaise. Et à ce niveau, il y a une panoplie de textes qui sont dépassés par les réalités de la relation employeur-employé qu’il fallait réviser, pour ne pas dire reformer.
Parlons par exemple de la loi 1/2005 portant sur le statut général du fonctionnaire qui est aujourd’hui, aux dires des syndicalistes, tout simplement difficile d’application. Il s’en est s’agit pour ces derniers de faire un plaidoyer pour que cette loi soit érigée en loi organique afin que celle-ci puisse facilement être accoudée à d’autres textes et règlements.
En un mot, les partenaires sociaux entendent qu’elle apporte plus d’harmonie au statut du fonctionnaire. Mais ce n’est pas tout, à un autre niveau, la loi 18/92 régissant le statut du syndicalisme au Gabon a aussi fait l’objet d’une analyse des partenaires sociaux afin que celle-ci soit plus manifeste en pratique.
Et pour cause, la loi 18/92 interdit toute affectation d’un syndicaliste agent de l’Etat en dehors de la ville où siège son syndicat. A contrario, certains responsables administratifs n’hésitent pas de l’outrepasser en affectant les syndicalistes les plus virulents à l’intérieur du pays, parfois dans des localités où la vie est impossible. Absence de structures oblige et ce n’est là qu’une sorte de punition régulièrement recourue par les responsables hiérarchiques.
Après ce Forum qui aura nécessité trois jours d’échanges fructueux, on peut s’attendre à une nouvelle structuration du statut du fonctionnaire à travers les différentes mesures qui seront prises en application. « Ce forum nous permet de venir avec des préoccupations, et de repartir avec un ou deux problèmes de résolu », a indiqué Ayambome Nzé Patrick, Secrétaire Général du Syndicat des agents de l’administration du travail.
D’autant que ce qui a jusqu’ici posé également problème, c’est le manque d’application des lois déjà existantes. On ne peut donc que regretter qu’un syndicat comme la Confédération Syndicale Dynamique Unitaire ait choisi de faire la politique de la chaise vide.
Elle qui ne manque pas une occasion pour critiquer l’environnement réglementaire de la Fonction Publique. Quel gâchis !!!
Dans tous les cas, parmi les partenaires sociaux présents, nombreux sont ceux qui ne veulent plus d’une gestion de la fonction publique à deux vitesses. C’est pourquoi ils ont préconisé à la tutelle une harmonisation des différents statuts. Car comment comprendre que deux fonctionnaires de même catégorie exerçants dans des administrations différentes puissent avoir un traitement diamétralement opposé. Les partenaires sociaux ont pour cela émis le souhait de voir, se réduire un temps soit peu, les injustices administratives nées de la seule volonté de certains managers. Autre fait majeur à connotation sectorielle, c’est dire que la loi 000543/PR de 1969 portant statut des inspecteurs n’a presque jamais été appliquée à l’avantage de cette profession. Des égarements comme celui-ci, on n’en trouve dans la fonction publique, et très certainement qu’ils seront bientôt dépassés grâce à ce Forum que d’aucuns ont voulu tuer dans l’œuf.
Alain Michel Mbinah