[Gabon]Front social : l’USAC pointe du doigt la parafiscalité.
L’Union syndicale des acteurs du commerce (USAC) vient de monter au créneau ce lundi 4 novembre 2019, pour dénoncer les entraves liées à la parafiscalité. Une pratique contraire à la loi et qui concourt à la vie chère. Ce qui n’est pas d’oreille auprès de la mairie de Libreville, qui privilégie la rigueur pour atteindre les objectifs escomptés.
L’USAC a de tout temps protesté contre la parafiscalité et les contrôles intempestives. Elle n’aura pas attendu le déjeuner de presse organisé par le Maire de Libreville la semaine dernière pour le reconnaître. Ce syndicat avait déjà saisi l’exécutif et le chef du gouvernement à intervalle de temps, pour les informer des risques d’une parafiscalité asphyxiante sur la relance de l’économie.
Toutefois, malgré les deux réponses encourageantes augurées par ces deux lettres aux plus hautes autorités du pays, la situation sur le terrain demeure inchangé « mais c’est sans compter avec l’obstination invétérée des collectivités citées (mairie de Libreville et de N’toum) qui ont transformé les commerçants, ces contribuables en vache laitière ou des pourvoyeurs des fonds au détriment des lois et règlements de la république ; entretenant ainsi des caisses parallèles à celles de l’État, commerce informel, la fuite des capitaux et la vie chère », à déclaré le porte parole des commerçants
L’Union syndicale des acteurs du commerce s’appuie sur la décision salutaire prise en Conseil des ministres en date du 04 mars 2010 qui avait supprimé la parafiscalité sur le territoire national en précisant qu’aucun prélèvement de quelque nature que ce soit au profit de l’État ou des collectivités locales ne peut être effectué s’il n’est pas autorisé par la loi des finances.
Et l’USAC que de renchérir « l’ignorer constitue pour les collectivités locales concernées, un délit d’abus de pouvoir, d’escroquerie organisée et de détournement des deniers publics »
Pourtant, ce syndicat des commerçants semble ignorer à son tour, qu’une loi peut être évolutive dans le temps ne serait ce que sous l’emprise de la jurisprudence. Et on n’a pas besoin d’être un fin connaisseur pour comprendre qu’en 2010 plus exactement, l’État avait les caisses pleines. Ce qui pouvait justifier une telle mesure à l’époque. Mais aujourd’hui la réalité est toute autre, puis que chaque administration doit innover pour optimiser les recettes de l’État à un moment où la manne pétrolière est davantage cyclique pour des raisons de crise.
Léandre Nzué, doit donc se donner les moyens pour remplir le cahier des charges qui lui a été assigné dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie dans la cité. Il est même certain, que s’il n’y avait pas eu la crise, que la mairie et les commerçants parleraient le même langage. Sauf qu’ayant désormais des intérêts diamétralement opposés, ils auront du mal à s’entendre. Toute chose qui fait dire que le mot d’ordre de grève de l’USAC de ce jour a toutes les chances de prospérer. Attendons de voir.