Alors qu’on  s’attendait, à la suite de la prorogation de l’état d’urgence à un confinement plus strict, après l’échec des deux premières semaines, Julien Nkoghe Bekale a décidé d’assouplir les mesures de restriction de ce confinement imposé pour maîtriser la chaîne de diffusion du Coronavirus qui enregistre aujourd’hui, plus de 200 personnes contaminées en moins de deux mois dans le pays. 

Pour le Chef du gouvernement, la maladie étant dorénavant là parmi nous, le défi pour le Gabon reste désormais  d’apprendre à vivre avec elle plutôt que de prolonger par effet de suivisme aveugle, un confinement dont les conséquences s’annoncent irréversibles pour le pays et pour les populations qui vivent au jour le jour de leurs petits commerces, leurs petits boulots. Et c’est dans cette logique que le gouvernement a annoncé la reprise partielle de ces activités, à condition que soient respectées les mesures barrières comme le port obligatoire du masque, la distanciation sociale ou encore le lavage des mains. 

À travers, cet assouplissement, le gouvernement semble avoir fait preuve de réalisme devant les grincements des dents, les manifestations de colères des populations affamées qui font valoir leur coup de sang face aux limites observées dans la distribution des bons d’achat et autres kits alimentaires. 

À l’évidence, le Gabon quoiqu’étant un des principaux producteurs de pétrole sur le continent, n’a pas les moyens d’un confinement prolongé en raison de la fragilité de son économie trop dépendante de l’or noir dont les cours ne cessent de déprimer à mesure que le coronavirus dicte sa loi à travers la planète. Une économie dont la croissance devrait chuter de près de 4 à un chiffre proche de 0 % selon les prévisions annoncées lundi par le Premier ministre qui a expliqué qu’au regard du vide à combler, même l’aide jusqu’ici apportée par les bailleurs internationaux reste insuffisante pour sortir le pays de la panne économique qui se profile à l’horizon.  

Non sans mentionner l’insuffisance alimentaire criarde du Gabon qui importe l’essentiel de ses besoins en nourriture, toutes les politiques agricoles s’étant avérées jusqu’ici contre productives. Autant de raisons qui rendent impossible le confinement du pays. Et devant cette réalité accablante révélée par cette pandémie de Covid-19, les Gabonais devront apprendre à côtoyer le virus, dans les marchés, leurs lieux de travail, les transports en communs, leurs maisons, bref tout est désormais question de responsabilité et de vigilance personnelle pour une maladie dont il faudra encore attendre au moins jusqu’à la mi-juin prochain pour espérer voir une décrue du nombre des contaminations. En somme, entre la crainte d’un virus pour l’heure sans vaccin et le besoin de survie des populations, le gouvernement préconise de concilier les deux. Un quotidien  difficile désormais. 

CNN