[Gabon]Journée africaine contre la corruption : où en est le Gabon ? 

L’Afrique a célébré le 17 juillet, la journée africaine de lutte contre la corruption autour du thème : « Combattre la corruption grâce à des systèmes judiciaires efficaces et efficients ». Cette journée a pour but de mener des réflexions axées sur le renforcement des instruments juridiques pour mettre fin à ce fléau qui handicape sérieusement le développement de nombreux pays à travers le continent. Quel est l’état des lieux de la lutte contre la corruption au Gabon ? 

Passée sous silence au Gabon, la célébration de cette quatrième édition de la journée anti-corruption entre dans la logique de la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, signée en 2003 à Maputo au Mozambique. Entrée en vigueur en 2006, elle a été ratifiée par 44 pays membre de l’organisation continentale. 

La corruption est un mal qui obère le développement dans de nombreux États du continent, notamment en matière de passation des marchés publics dans la construction des infrastructures comme les routes, les écoles, les logements sociaux, etc. Des marchés publics qui se passent souvent d’une véritable politique d’appel d’offre transparente, privilégiant ainsi la pratique de gré à gré, véritable moyen de détournement d’argent public par les administrateurs de crédits et autres responsables étatiques. 

Mais dans certains pays, la corruption ne gangrène pas que la réalisation d’infrastructures. Car érigée en modèle de gouvernance, elle affecte bien d’autres domaines comme la formation où les admissions aux concours de grandes écoles pour la formation des cadres ne se font généralement que sur la base des pots-de-vin versés par les candidats les plus fortunés ou ayant des liens jusqu’au sommet de l’administration. Ce qui tue les principes de la méritocratie et de l’égalité des chances des citoyens. 

Et c’est pour lutter contre l’impunité qui en découle parfois que les réflexions, cette année, se focalisent sur la nécessité pour chaque État de disposer d’un système judiciaire efficace et efficient. Et c’est justement dans cette logique que le Gabon par exemple, pour renforcer son arsenal juridique a crée en 2003, la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. À ce jour, d’anciens hauts cadres de l’administration, ministres, directeurs d’entreprises et autres se retrouvent derrière les barreaux pour des faits de corruption et de malversations financières, dans le cadre notamment des opérations « Mamba » et « Scorpion ». 

Cependant, malgré la détermination des autorités, il a fallu attendre 14 ans plus tard pour voir les premières interpellations des présumés délinquants financiers au Gabon, le tout marqué par des soupçons de règlement de comptes politiques et une lenteur des procédures, notamment en ce qui concerne la tenue des procès. Autant dire que la lutte contre la corruption passe aussi par la mise en place d’une justice véritablement et indépendante des influences de l’ombre, qui s’en servent à souhait pour des motivations parfois politiques. Sauf que ces arrestations aux yeux de l’opinion, apparaissent bien insignifiantes au regard de l’ampleur de cette gangrène dans le pays. Le Gabon a encore du chemin à faire. 

CNN

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