[Gabon]Justice : « Le Gabon, serait-il dans un coma socio-politique-judiciaire ? »

Les derniers jugements de la justice gabonaise, ont parfois remis en cause son indépendance par rapport aux sphères décisionnelles politiques. Et sans l’ombre d’un doute, la justice gabonaise est devenue prisonnière du jeu politique au point de susciter l’inquiétude des justiciables qui sollicitent comme Maître Jean Paul  Moumbémbé, la restauration de son indépendance telle que prévue par la constitution.

 

Le Gabon vit actuellement au rythme de scandales. Après mamba, le Kévazingogate, voici venu le temps de l’opération scorpion. Elle est diligentée par les autorités compétentes et la justice, pour rattraper tous ceux qui ont trempé dans les détournements des fonds publics alors que le Chef de l’Etat était convalescent. Et selon Jean  Remi Yama, président de Dynamique Unitaire qui s’exprimait sur le sujet ce samedi dernier, ce sont environ 6 000 milliards de nos francs qui ont volé en éclats en espace de 15 mois.

Donc, il est question que les fautifs paient de leurs actes ou tout au moins remboursent les contribuables de l’argent extorqués. Dans ce cadre, on a assisté à plusieurs jugements après que la Direction Générale de la Recherche  (DGR) ait fait son boulot d’épervier. Mais force est de constater qu’à chaque fois, des voix s’élèvent pour crier à l’injustice. Cela peut se comprendre, car en droit, même le voleur le plus irréductible à des droits.

Et c’est de ce droit légitime à chacun, que certains comme Maître Jean Paul Moumbémbé veulent sauvegarder. Lui qui est l’avocat d’Aloïse Bekalé, Christopher Nzoghé, tous deux aujourd’hui libérés après une garde à vue à la DGR. Mais il est aussi l’avocat de Patrichi Christian Tanaza et de Lionel Erwin Diambou, accusés respectivement de détournement des fonds publics et de complicité de détournement de fonds publics.

Pour revenir à l’indépendance de la justice dans cette affaire juridico-financière à connotation de règlement de compte, l’avocat des deux citoyens prévenus déclarait ce dimanche 1er Décembre lors d’un point de presse « …mes clients ont été persécutés moralement car leurs auditions à la DGR ont été faites non pas seulement en présence de plusieurs officiers de police judiciaire, mais aussi d’autres personnes non habilitées », Et là Maître Moumbémbé parle d’une ingérence dans une affaire où la justice a besoin  d’avoir les coudées franches afin de prouver aux yeux du peuple son caractère impartial. D’autant qu’on parle d’un scandale financier qui est très suivit par la conscience collective, et qui pourrait servir d’exemple pour la suite de l’opération scorpion dont on souhaite une justice plus juste pour tous les prévues, loin de toute influence politique. Car il s’agira à travers cette vaste opération de chasse à l’homme, d’apprendre à mieux faire pour ne pas mettre en branle la dignité républicaine. Si ce n’est déjà le cas.

Et pour cause, comment comprendre que certains collaborateurs directs du Chef de l’État et pas des moindres, sont mis aux arrêts sans avoir été démis de leurs fonctions respectives ? Ne sommes nous pas en train de juger la  république elle-même avec de tels agissements. Et quelle presse fait-on du pays à l’étranger. La justice a besoin de revoir ces procédures sur toutes les étapes du traitement des différents dossiers impliqués, pour éviter des vices de forme qui pourront faire l’ombre d’un doute d’une ingérence extérieure.

Déjà, selon Maître Jean Paul Moumbémbé, la sentence prononcée à l’encontre de ses clients était préalablement connue de Jeune Afrique qui indiquait dans sa livraison du dimanche 24 novembre 2019 « …d’autres BLA Boys ont été écroués à la prison Centrale de Libreville : Ismaël ONDIAS SOUNA, ex DG de la SEM, Renaud ALLOGHO AKOUE patron de la CNAMGS, Patrichi Tanaza, DG OIL Compagny ». A moins que Jeune Afrique soit devenu un mensuel visionnaire magique, on peut encore se demander comment fait-il pour anticiper sur le verdict d’un jugement jusque là inconnu des gabonais 3 ou 4 jours avant ?

                                                                     Alain Michel Mbinah

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