Critiqué pour sa gestion exagérée de l’argent de la mairie de Libreville, avec une masse salariale de plus de 21 milliards contre seulement 3 milliards d’investissements pour un budget total de 24 milliards, le Maire, Léandre Zué a, enfin, fini par lâcher le morceau. Tous ces recrutements à tour de bras ne répondent qu’à une seule logique politique, la présidentielle de 2023, son objectif étant de recruter autant qu’il peut, un contingent électoral pour la réélection du président Ali Bongo  Ondimba dans sa commune. 

Aussi surprenante que puisse paraître la réaction d’un Maire, voté pour le développement de sa cité, comme on pouvait l’imaginer, d’un ton martial et avec toute la brutalité des propos qu’on lui connaît, Léandre Zue a fini par révéler que les recrutements massifs qui plombent le budget de la mairie de Libreville, ne répondaient qu’à un seul agenda, celui de la réélection du président Ali Bongo Ondimba à la présidentielle de 2023. Car lui-même n’étant devenu maire que grâce à sa carte politique du PDG, le parti démocratique gabonais et l’implication personnelle du Chef de l’État, il lui semble normal de lui rendre l’ascenseur en le faisant élire à Libreville, la capitale gabonaise où le président n’a jamais gagné. 

Mais au-delà de cette révélation pour le moins scandaleuse pour un Maire dont la préoccupation première devrait être le bien-être des citoyens, Léandre Zué a expliqué que le problème des recrutements abusifs à la maire de la plus grande ville du Gabon n’était pas né avec lui. Car tous ses prédécesseurs l’ont connu. Mieux il a ajouté que la Mairie de la capitale gabonaise, du fait de son positionnement était devenue depuis de nombreuses années, le confluent des influences politiques diverses qui recommandent au Maire central, des parents ou des amis à recruter pour répondre aux besoins des agendas politiques comme la présidentielle de 2023 qu’il a lui-même citée sans le moindre embarras. Voilà une révélation qui, même si elle affiche un soutien à la réélection d’Ali Bongo Ondimba, devrait néanmoins causer une certaine gêne dans le sérail, à moins que là-bas aussi, il n’y ait personne pour s’incommoder d’une telle boule puante jetée devant les citoyens. 

Car le souci premier des élus locaux devrait d’abord être le développement de leur municipalité qui cumule des problèmes insolubles comme les voiries, la construction des écoles, des espaces de jeux, etc. Et non la satisfaction des désidératas politiques de chapelle. Et la répartition du budget qui n’accorde d’ailleurs que quelque 3 milliards aux investissements dans la ville contre près de 21 milliards des salaires des militants divers, témoignent déjà de cette insouciance notoire des élus locaux pour le bien-être de leurs administrés. 

CNN