[Gabon]Ossouka Raponda à la primature : rupture ou changement de façade ? 

 [Gabon]Ossouka Raponda à la primature : rupture ou changement de façade ? 

Jusque-là ministre de la Défense nationale, Rose Christiane Ossouka  Raponda Walker, est depuis ce jeudi 16 juillet, la nouvelle première ministre du Gabon. Celle qui était jusque-là à la tête de la Défense nationale, remplace à ce poste, Julien Nkoghe Bekale.

Sa nomination n’a pas surpris grand monde à Libreville où son nom circulait depuis quelque temps avec insistance. Rose Christiane Ossouka Raponda Walker est depuis hier, la première ministre du Gabon, en remplacement de Julien Nkoghe Bekale, qui paie sans doute là, ses errements, et semble t-il son incapacité à concrétiser les engagements annoncés dans ses deux déclarations de politique générale devant les députés. En un an et demi,  Nkoghe Bekale qui s’est plaint lui-même dernièrement de n’avoir géré que des crises, a dirigé un gouvernement remanié plus de cinq fois avec la valse des ministres, dont certains n’ont pu passer qu’un ou deux mois à la tête des administrations, avant d’être débarqués. Le tout dans un contexte de crise économique tenace, aggravée par la pandémie du Coronavirus dont la stratégie de lutte aura montré toutes les limites du monde. 

Pire, l’ancien Premier ministre est toujours soupçonné d’être de connivence avec Brice Laccruche Alihanga, l’ex-directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba, qui croupit en prison depuis l’année dernière pour soupçons de malversations financières. En gros, le limogeage de Julien Nkoghe Bekale est tout sauf une surprise, car on le savait depuis sur la sellette.   

Ossouka Raponda, un changement inédit

Seulement, au-delà du changement du désormais ancien Premier ministre, la nomination de Rose Christiane Ossouka Raponda comme première ministre est indéniablement un fait politique inédit au Gabon. Décidément, le nouveau chef du gouvernement gabonais est une femme des inédits puisqu’elle aura été aussi la première femme mairesse de la commune de Libreville, la plus grande municipalité du pays. Pongwe de Libreville, sa nomination à 56 ans, casse les codes habituels de la géopolitique gabonaise qui voudrait qu’un Premier ministre soit toujours un Fang originaire de l’Estuaire. Il faut dire que ces codes avaient déjà été cassés avec l’ancien Premier ministre, Franck Emmanuel  Issoez-Ngondet, un Kota de l’Ogooué  Ivndo que le pays a enterré récemment. 

Mais en dépit de ce parcours atypique pour une femme propulsée désormais à la tête de l’administration publique, une question demeure toutefois : Ossouka Raponda, est-elle pour autant la femme de la situation ? Rien n’est moins sûr ! Car si la brillante économiste citée en exemple pour son parcours remarquable a réussi à la direction générale de l’Économie ou encore à la mairie de Libreville, la conduite d’un gouvernement est une tâche qui demeure coriace pour elle. 

Surtout dans le contexte actuel, fragilisé par une croissance économique qui a chuté de près de 4 à 0,2 % cette année. Toute chose qui rend quasiment impossible, la réalisation de la plupart des projets de développement, le tout avec la grogne des syndicats qui mettent en ébullition, un front social de plus en plus agité, avec des revendications tous azimuts. 

Bref, Rose Christiane Ossouka Raponda hérite d’une administration malade, pour ne pas dire un cadeau empoisonné, alors que les cas de contamination au Coronavirus explosent dans le pays, en l’absence d’une véritable stratégie de lutte. C’est dire que l’exaltation de l’inédit pourrait très vite se transformer en déconvenue politique pour une femme jusqu’ici louée pour ses exploits. 

CNN  

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