[Gabon]Politique/Déclaration : Jean Ping : « l’année 2019, un chaos pour le Gabon »
Comme Ali Bongo Ondimba, Jean Ping, le leader de la Coalition pour la Nouvelle République, s’est exprimé à l’occasion du nouvel an. Et s’est à croire s’il n’a pas encore enterré sa hache de guerre puisqu’il se revendique toujours d’être le président élu des Gabonais. Une posture qu’il porte encore ce jour au moment d’évoquer la crise multidimensionnelle que connaît le pays le plongeant, selon lui, dans un chaos inédit. Analyse d’un pan de son discours à connotation socio-économique.
Pour le leader de la Coalition, l’année 2019 qui s’achève a été insupportable pour la majorité des gabonais, sans s’épargner lui-même, en raison de la crise multidimensionnelle, commencée il y a trois ans, et qui n’a pas fini de faire ses ravages au point de faire perdre l’espoir à de nombreux compatriotes sur des lendemains meilleurs. Il parle d’une année de trop de perdus pour le pays. « Ces trois dernières années, ce n’est pas une simple crise, ou une crise sectorielle, que le Gabon a affronté, comme cela a pu être le cas dans l’histoire de notre pays.(…) Il s’agit à la fois d’une crise économique, et d’une crise sociale. Il s’agit d’une crise financière et d’une crise de l’endettement. Il s’agit d’une crise des droits de l’Homme et d’une crise des valeurs. J’ai ici, parlant des droits de l’Homme et de la valeur attachée à la dignité humaine, une pensée qui m’habite, à l’endroit des prisonniers politiques ». à souligné Jean Ping, qui a avant ce pan de son discours fait la genèse de la crise postélectorale et a rappelé son statut de président élu des Gabonais. Mais cela commence par devenir un disque raillé pour les Gabonais. Alors allons à l’essentiel.
Pour constater que Jean Ping, fait finalement le bilan d’une année chaotique pour le Gabon tout en précisant que celle-ci serait dans le sillage de l’année précédente « L’année 2019 s’achève dans le chaos. Et comme la précédente, elle ne nous laissera que des souvenirs de tristesse, de souffrance, de honte et d’abandon. Nous n’avons pas d’autre solution que de poursuivre sans relâche, le combat pour sauver le Gabon et le faire aboutir à court terme ».
Le leader du CNR parle de poursuivre le combat, mais ne peut oublier qu’au bout de trois ans et en voici le quatrième, tous les discours n’ont pu changer la donne. Peut-être que l’heure serait à la résignation en attendant les prochaines élections. Ce qui permettrait pourquoi pas, de concentrer les forces sur la quête des solutions pour une sortie de la crise multidimensionnelle ci-haut évoquée. À défaut, garder espoir comme il l’appréhende dans ce qui suit « le Gabon est certes, par terre, mais le Gabon est loin d’être fini », a rassuré Jean Ping tout en nuançant le temps qui passe : « Dans les conditions actuelles de notre chère patrie, il n’y a pas d’année qui passe ; il n’y a pas d’année nouvelle ». Pourtant, il n’a pas manqué lui-même de célébrer le nouvel an comme de nombreux Gabonais. Preuve que tout s’écoule dans le temps.
Alain Michel Mbinah